Catalogne : en raison de ses «efforts d'intégration», l'imam de Ripoll n'avait pas été expulsé
La presse espagnole révèle qu'Abdelbaki Es Satty, l'imam de la cellule terroriste qui a frappé en Catalogne le 17 août 2017 aurait pu être renvoyé au Maroc en 2012. Mais le juge en charge du dossier a considéré que l'individu n'était pas dangereux.
Abdelbaki Es Satty, l'imam qui semble avoir joué un rôle important dans l'organisation des attentats en Catalogne du 17 août 2017, a échappé à l'expulsion vers le Maroc, rapporte le quotidien espagnol El Mundo du 23 août 2017. En 2014, au terme d'une peine de prison, Abdelbaki Es Satty, de nationalité marocaine, aurait été autorisé à rester en Espagne, le juge ayant fait valoir ses efforts pour s'intégrer à la société espagnole.
Condamné à quatre ans de prison en 2010 pour trafic de drogue, Abdelbaki Es Satty avait vu sa peine réduite à deux ans, révèle encore El Mundo, sans toutefois donner le motif de l'allègement de peine. Selon le journal El Pais, c'est au cours de ce séjour que l'imam serait entré en contact avec l'un des auteurs des attentats de Madrid en 2004. A sa sortie de prison, il aurait dû être expulsé du pays, conformément à une loi concernant les étrangers condamnés à des peines de prison de plus d'un an. L'avocat de l'imam avait alors fait appel de cette décision et le juge en charge du dossier s'était rangé à ses arguments, estimant qu'Abdelbaki Es Satty ne constitutait pas un danger pour la sécurité publique.
La police catalane diffuse les images de ses perquisitions chez les terroristes présumés
— RT France (@RTenfrancais) 22 août 2017
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Agé de 44 ans, l'imam a été tué la veille des attentats du 17 août, dans la violente explosion de la maison d'Alcanar, où la cellule terroriste est soupçonnée d'avoir cherché à confectionner des engins explosifs à des fins meurtières. Le chef de la police de Catalogne, Josep Lluis Trapero, a estimé possible qu'Abdelbaki Es Satty ait joué un rôle important dans la cohésion de la cellule, ainsi que dans la radicalisation de ses membres.
En outre, le 22 août, deux des personnes encore en vie suspectées d'avoir fomenté les attentats du 17 août ont confié à la justice que l'imam était le «cerveau» des attaques qui ont coûté la vie à 15 personnes.