Les pays d'Afrique de l'Ouest veulent limiter à trois le nombre d'enfants par femme
Pour «promouvoir un réel développement viable et durable», les pays d'Afrique de l'Ouest ont convenu le 22 juillet de mettre en place des politiques visant à limiter à trois le nombre d'enfants par femme d'ici 2030, contre 5,6 aujourd'hui.
«Les parlementaires de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) ont convenu que, d’ici 2030, les parlements devaient inciter les gouvernements à mettre en place des politiques tendant à faire en sorte que chaque femme [...] ait au plus trois enfants pour maîtriser le boom démographique», a déclaré le président du Parlement burkinabé, Salifou Diallo, lors d’une rencontre régionale sur la démographie à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, le 22 juillet.
«Nous estimons que quand on a des taux de croissance économique qui est de l’ordre de 5 à 6% avec un taux de fécondité situé à 6 ou 7%, nous sommes dans une situation de démographie non maîtrisée et nous ne pouvons pas espérer de développement avec une telle situation», a poursuivi Salifou Diallo, estimant qu'il était urgent de contenir la poussée démographique dans l’espace Cédéao pour «promouvoir un réel développement viable et durable».
Une idée également défendue par le président de la commission de la Cédéao, Marcel De Souza, qui a fait part de son souhait de «baisser de moitié» le taux de fécondité des pays de la Cédéao – le plus élevé au monde avec 5,6 enfants par femme – et d'«arrimer le taux de croissance démographique, trop fort, avec le taux de croissance économique trop modéré».
«La jeunesse représente les deux tiers de la population. Cette jeunesse, lorsqu'elle ne trouve pas de solutions, devient une bombe : elle traverse le désert ou la Méditerranée, meurt par milliers pour l'immigration clandestine», a-t-il précisé.
Le 8 juillet dernier, Emmanuel Macron avait suscité un tollé en évoquant comme un problème la natalité africaine, en marge du G20. «Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien», avait-il déclaré.