Le vrai problème de l'Afrique selon Emmanuel Macron ? Les Africaines, qui ont «sept à huit enfants»
En marge du G20, le président français a livré sa vision du sous-développement de l'Afrique. Selon lui, l'aide économique ne sert à rien, car le problème du continent serait avant tout d'ordre démographique : les Africaines font trop d'enfants.
Interrogé lors de sa conférence de presse en marge du G20 le 8 juillet dernier sur la question du développement de l'Afrique, le président français a eu quelques mots propres à la controverse sur la natalité africaine. Selon lui, le problème majeur du continent africain n'est pas économique, écologique ou politique, mais démographique.
[VIDÉO] Au G20, interrogé sur l'#Afrique, Emmanuel #Macron se lâche sur les «7 à 8 enfants» des Africaines. Un problème «civilisationnel». pic.twitter.com/pJgdaeuuoz
— Politis (@Politis_fr) 10 juillet 2017
«Le défi de l'Afrique, il est civilisationnel aujourd'hui», a déclaré Emmanuel Macron. Identifiant plusieurs facteurs de trouble, comme les «Etats faillis ou les transitions démocratiques complexes» dans certains pays africains, le président français a toutefois jugé que ceux-ci étaient secondaires :
Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien
Pour le chef de l'Etat, le développement de l'Afrique sera donc impossible tant que les femmes du continent continueront à avoir, comme il l'affirme, de nombreux enfants. Pourtant, aucun pays au monde n'a de taux de fécondité aussi élevé qu'il l'affirme, et même si le Niger ou le Burundi affichent des moyennes élevées (avec plus de six enfants par femme), la moyenne de l'Afrique sub-saharienne est de cinq enfants par femme – elle est d'ailleurs en très forte diminution, puisqu'elle était de 5,5 enfants par femme il y a dix ans.
Les liens entre surpopulation et sous-développement font d'ailleurs l'objet de travaux universitaires qui, comme le note Libération, tendent plutôt à prouver que le second est la cause de la première. La sortie du président semble prendre ces conclusions scientifiques à rebours.