Un iceberg colossal de mille milliards de tonnes se détache de l'Antarctique (PHOTOS, VIDEOS)
L'un des plus gros icebergs jamais vus vient de se former après s'être détaché de l'Ouest Antarctique, région vulnérable aux changements climatiques, où la calotte glaciaire subit de profonds changements. Son poids est de mille milliards de tonnes.
A la suite de la dislocation d'un morceau de la calotte glaciaire de l'Antarctique, un Iceberg gigantesque s'est formé et dérive actuellement au large de celle-ci.
«Le vêlage [la séparation] s'est produit entre lundi 10 juillet et mercredi 12 juillet», ont annoncé les scientifiques de l'Université de Swansea (Royaume-Uni), se basant sur des données satellitaires de la Nasa.
🇦🇶 ANTARCTIQUE : Un énorme iceberg de 5800 km², plus de la moitié de la taille de la Corse, s’est complètement détaché de Larsen C ! pic.twitter.com/3Bw80gsg2j
— Infos Françaises (@InfosFrancaises) 12 juillet 2017
Les chercheurs surveillaient de près l'évolution de ce bloc de glace de 5 800 km2 (soit 55 fois la surface de Paris ou les deux tiers de la Crète).
Epais de 350 mètres, l'iceberg, qui sera probablement baptisé «A68», n'aura pas d'impact sur le niveau des océans car il flottait déjà sur l'eau.
L'image sat VIIRS du 12/07 montrant l'iceberg qui s'est détaché de Larsen C et qui pèse environ 1000 milliards de tonnes #Antarctique. pic.twitter.com/7bQz3XHBBA
— Keraunos (@KeraunosObs) 12 juillet 2017
Il faisait néanmoins partie d'une gigantesque plateforme de glace, nommée Larsen C, qui, à l'ouest de l'Antarctique, retient des glaciers capables, eux, de faire gagner 10 cm aux mers du monde s'ils finissent dans l'océan, selon les chercheurs. Ils expliquent toutefois que Larsen C, privée de 12% de sa superficie, est désormais potentiellement moins stable.
Le détachement de l'#iceberg fait perdre 12% de sa surface à la barrière de glace #LarsenC : cartes à refaire, géographie modifiée ! pic.twitter.com/xVi5pZaJHD
— Météo Villes (@Meteovilles) 12 juillet 2017
La zone pourrait suivre l'exemple de Larsen B, une autre plateforme glaciaire qui s'était désintégrée de façon spectaculaire en 2002, sept ans après la formation d'un iceberg.
Larsen C était fissuré depuis des années par une gigantesque crevasse, qui s'est allongée de manière frappante ces derniers mois, gagnant jusqu'à 18 km en décembre. Début juillet, le futur iceberg n'était plus relié au continent que sur cinq kilomètres.
Un #iceberg de 5800 km2 - soit la taille du Gard - vient de se détacher de l'Antarctique. https://t.co/lX6JT3KwWX#larsencpic.twitter.com/va7r8SVhOp
— IDIX (@IDIX_Presse) 12 juillet 2017
L'Ouest Antarctique fragilisé
La formation des icebergs est un processus naturel, que le réchauffement de l'air comme des océans contribue cependant à accélérer, d'après les scientifiques. Or, l'ouest de l'Antarctique est une des régions du globe se réchauffant le plus rapidement.
«La progression future de cet iceberg est difficile à prédire», souligne Adrian Luckman, professeur à l'université de Swansea et responsable du projet Midas, qui suit la situation. «Il pourrait rester entier, mais devrait plus probablement se rompre en plusieurs fragments. Une partie de la glace pourrait rester dans la région des décennies durant, tandis que des portions pourraient dériver vers le nord et des eaux plus chaudes».
D'après l'Agence spatiale européenne, les courants pourraient entraîner des morceaux de l'iceberg jusqu'aux Malouines, générant même un risque pour les navires croisant dans le détroit de Drake (le bras de mer séparant l'extrémité sud de l'Amérique latine et l'Antarctique).
Mais au-delà de l'iceberg, que va devenir Larsen C, plateforme glaciaire épaisse de 200 à 600 mètres, collée à la péninsule antarctique ? «Nous allons suivre les signes d'instabilité du reste de la plateforme», explique le glaciologue Martin O'Leary, du projet Midas.
«Dans les mois et années à venir, la plateforme pourrait soit se reconstituer peu à peu, soit souffrir d'autres départs d'icebergs pouvant en toute fin conduire à son effondrement. Là-dessus les scientifiques sont divisés», prédit Adrian Luckman qui ajoute : «Nos modèles disent qu'elle sera moins stable. Mais tout effondrement ne se produirait pas avant des années, voire des décennies.»
«C'est le signe que les "ice shelves" [plateformes glaciaires] sont de plus en plus fragilisées», estime Catherine Ritz, chercheuse au CNRS, qui y voit le signal d'une accélération du réchauffement climatique.
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