Selon Washington, Damas prépare une attaque chimique, Moscou condamne des «menaces inacceptables»
La Maison Blanche a mis en garde le gouvernement syrien contre l'éventuelle utilisation d'armes chimiques contre des civils, affirmant disposer d'éléments prouvant qu'une telle opération serait en préparation.
La Maison Blanche a mis en garde Bachar el-Assad le 26 juin contre «les lourdes conséquences» que pourraient avoir une éventuelle utilisation d'armes chimiques contre des civils. Cet avertissement suivait une affirmation selon laquelle Washington disposerait d'informations laissant penser que le gouvernement syrien pourrait perpétrer une attaque de ce genre dans un futur proche.
«Les Etats-Unis ont identifié de potentielles préparations en vue d’une autre attaque à l’arme chimique par le régime d’Assad», a assuré Sean Spicer, responsable des relations avec la presse de la Maison Blanche. «Cette action pourrait conduire à un véritable meurtre de masse impliquant des enfants innocents», a-t-il ajouté, brandissant ainsi la menace de représailles de la part des Etats-Unis si une telle action était conduite. «Ils en paieront le prix fort», a ainsi affirmé Sean Spicer.
Le Kremlin a jugé «inadmissibles» les menaces de représailles lancées par la Maison Blanche contre la Syrie. «Nous considérons comme inacceptables de telles menaces contre le gouvernement syrien», a déclaré à des journalistes le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov ajoutant ne pas connaître les «raisons» ou preuves pouvant motiver les accusations de Washington. La Maison Blanche n'a d'ailleurs pas précisé quels étaient ces éléments sur lesquels s'appuyaient ses accusations.
Des accusations contre Damas ayant été invoquées pour justifier l'attaque américaine
Faisant référence à l'attaque chimique perpétrée le 4 avril dernier à Khan Cheikhoun en Syrie, dont Washington tient Bachar el-Assad pour responsable, Sean Spicer a considéré qu'une «nouvelle attaque» de ce genre serait également à mettre au crédit de la Russie et de l'Iran, alliés au gouvernement syrien. «Ces pays soutiennent Assad dans le massacre de son propre peuple», a-t-il estimé.
Les pays occidentaux accuse Damas d'avoir utilisé des armes chimiques pour frapper le village de Khan Cheikhoun, dans la région d'Idlib, en avril dernier, tuant 88 personnes dont 31 enfants. Face à ces accusations, la Défense russe s’est dite prête à présenter des preuves irréfutables que l’aviation syrienne avait en réalité visé un entrepôt des rebelles, dans lequel il s'est avéré qu'ils stockaient des matériaux chimiques.
Après cet événement dont les circonstances ne sont toujours pas connues en détail, l'armée américaine avait tiré de 59 missiles Tomahawk dans la nuit du 6 au 7 avril depuis deux navires américains en Méditerranée vers la base aérienne d’Al-Chaayrate, près de Homs. Cette attaque avait été condamnée par plusieurs pays, dont la Russie, comme étant une agression contre un Etat souverain.