Le Sénat américain approuve de nouvelles sanctions contre la Russie
Aux Etats-Unis, le Sénat a voté le 14 juin de nouvelles sanctions contre Moscou, accusé d'ingérences dans la campagne présidentielle américaine. Le projet pourrait empêcher Donald Trump de relâcher unilatéralement la pression sur le Kremlin.
Le 14 juin, les sénateurs américains se sont prononcés à une écrasante majorité (97 voix contre 2) pour une nouvelle salve de sanctions anti-russes.
The Senate adopted amendment #232 as modified (Russia sanctions) to S. 722, Iran Sanctions, 97-2.
— Senate D Floor Watch (@DSenFloor) 14 juin 2017
Le texte, adopté sous la forme d'un amendement qui doit encore être définitivement adopté par la Chambre des représentants, rendrait obligatoire un feu vert du Congrès en cas de suspension ou d'allègement par le président des sanctions existantes.
La mesure inscrirait dans la loi des sanctions imposées par décret par Barack Obama, notamment contre l'industrie énergétique russe et frapperait de nouvelles sanctions des personnalités russes «corrompues», «impliquées dans des violations graves des droits de l'homme», fournissant des armes au gouvernement du président syrien Bachar el-Assad, ou encore impliqués dans de présumées cyber-attaques.
US Senate voted overwhelmingly to punish Russia over its alleged election meddling https://t.co/sRv4Jk9PXY
— AFP news agency (@AFP) 14 juin 2017
L'amendement permettrait également «de nouvelles sanctions sur les secteurs clés de l'économie russe, y compris le secteur minier, les transports maritimes et les chemins de fer» et autoriserait «une assistance pour renforcer les institutions démocratiques et contre la désinformation dans les pays d'Europe centrale et orientale qui sont vulnérables à l'agression et à l'ingérence russes».
Les prétendues ingérences en Ukraine et la crise syrienne figurent parmi les motifs des sanctions, en plus de la campagne de piratage et de désinformation fomentée, selon Washington, par la Russie en 2016.
Ces nouvelles sanctions font leur apparition en parallèle à des débats sur une loi, quasi-assurée d'être adoptée, visant à alourdir les sanctions contre l'Iran en raison de son «soutien à des actes terroristes internationaux».
US Senate Approves Amendment With New Round of Russia Sanctions https://t.co/LTLWDP6Sil
— Gekko the second (@gekkosecond) 15 juin 2017
«Pendant trop longtemps, le message envoyé à Vladimir Poutine a été que la Russie pouvait envahir ses voisins, menacer des alliés américains, intensifier ses cyber-attaques et s'ingérer dans des élections étrangères avec trop peu de répercussions», a déclaré le sénateur John McCain, ajoutant : «Tant que la Russie ne paiera pas le prix de ses actes, ces activités de déstabilisation se poursuivront.»
Les sénateurs Républicains du Kentucky et de l'Utah, Rand Paul et Mike Lee ont voté contre l'amendement, tandis que le Démocrate du Maryland Chris Van Hollen s'est abstenu.
Le directeur exécutif de l'Institut Ron Paul pour la paix et la prospérité, Daniel McAdams, s'est montré particulièrement critique envers le nouvel amendement du Sénat. Interrogé par RT, il a expliqué que, selon lui, ces sanctions étaient imposées en invoquant des «prétextes ridicules» et étaient finalement conçues pour entraver toute tentative de l'actuelle administration américaine d'améliorer les liens entre les deux pays.
Evoquant la prétendue «agression» russe en Syrie, Daniel McAdams a déclaré : «Qui en Syrie occupe illégalement le territoire, qui viole la souveraineté de la Syrie ? C'est l'armée américaine», tout en ajoutant que ces nouvelles sanctions étaient «un reflet du manque de créativité» du Sénat américain.
Plus tôt cette semaine, le secrétaire d'Etat américain Rex Tillerson avait déclaré aux législateurs que les alliés des Etats-Unis avaient demandé à Washington d'améliorer ses relations avec Moscou et averti que de nouvelles mesures anti-russes pourraient entraver les progrès dans la lutte contre le terrorisme en Syrie.
«Nous avons un éventail de problèmes avec les Russes», avait notamment expliqué Rex Tillerson, soulignant que la relation entre les deux Etats était à un niveau historiquement bas. «Elle s'est encore détériorée, mais notre objectif est de la stabiliser», a-t-il assuré. Il a notamment fait valoir que les deux Etats tentaient de rétablir une relation de travail dans plusieurs domaines, citant l'exemple du dossier syrien.