L'Arabie saoudite ferme les bureaux de la TV du Qatar Al-Jazeera
L'Arabie saoudite a fermé les bureaux de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera, quelques heures après la rupture par le royaume et quatre de ses alliés de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, rapporte l'agence officielle Spa.
«Le ministère de l'Information a fermé les bureaux de la chaîne Al Jazeera et lui a retiré sa licence», a fait savoir l'agence de presse saoudienne Spa le 5 juin dans l'après-midi. Cette décision intervient alors que Riyad avait déjà annoncé précédemment dans la journée rompre ses relations diplomatiques avec Doha.
Créée il y a 20 ans par Doha, la chaîne de télévision Al-Jazeera est présente dans le monde entier. Elle émet en plusieurs langues et fait régulièrement l'objet de critiques pour sa ligne éditoriale controversée. Caisse de résonance des printemps arabes, elle est soupçonnée de complaisance vis à vis de l'islamisme. Compte tenu de son développement rapide, la chaîne qatarie dispose désormais d'environ 80 bureaux dans le monde.
En 2014, l'Egypte avait condamné à de lourdes peines de prison trois de ses journalistes. Ils avaient été reconnu coupables d'avoir produit de fausses informations en soutien aux partisans du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, une organisation soutenue par le Qatar. En avril 2016, les autorités irakiennes avaient, elles aussi, fermé le bureau d'Al-Jazeera à Bagdad, accusant la chaîne de couvrir les avancées de l'Etat islamique avec une certaine bienveillance et de se montrer hostile à la majorité chiite du pays.
Dans le passé, la chaîne avait déjà eu des démêlés avec les régimes arabes que sa couverture médiatique, souvent jugée impertinente et orientée, irritait. Washington l'avait même présentée comme un porte-parole des groupes extrémistes. D'autant que l'ancien chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, lui réservait l'essentiel de ses messages.
Le 5 juin, l'Arabie saoudite, l'Egypte, Barhein et les Emirats arabes unis ont tous annoncé qu'ils rompaient leurs relations diplomatiques avec le Qatar, avançant notamment des soupçons de soutien à des mouvements islamistes pratiquant le terrorisme pour expliquer leur décision.
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