Les photos «russes» de la rencontre Trump-Lavrov provoquent un emballement médiatique aux Etats-Unis
L’hystérie de certains médias américains ne semble pas retomber après la parution des photographies de la rencontre entre Donald Trump et Sergueï Lavrov. L'auteur des clichés, un photographe russe, a qualifié la polémique d'«absurdité».
Une vive polémique a éclaté aux Etats-Unis depuis la publication par le ministère russe des Affaires étrangères de photographies illustrant la rencontre du 10 mai entre le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov et le président américain, Donald Trump.
#Lavrov s'est rendu à #Washington et s'est entretenu avec #DonaldTrump et #RexTillersonhttps://t.co/wvSC8xEF4P
— RT France (@RTenfrancais) 10 mai 2017
Les clichés pris par le photographe Alexander Shcherbak de l'agence russe TASS montrent un Donald Trump souriant en train de serrer la main de Sergueï Lavrov et de l'ambassadeur russe à Washington, Sergueï Kisliak, dans le prestigieux bureau ovale, à la Maison Blanche.
#Lavrov - @realDonaldTrump meeting has just started | В Овальном кабинете началась встреча С.Лаврова с Д.Трампом#RussiaUSA#РоссияСШАpic.twitter.com/7raFrkWhiC
— MFA Russia 🇷🇺 (@mfa_russia) 10 mai 2017
La rencontre s'est déroulée à huit clos, à l'exclusion du photographe officiel de la Maison Blanche et d'un photographe de l'agence de presse russe TASS. Furieux de ne pas avoir été autorisés à assister à la rencontre, des journalistes américains ont fait part de leur irritation sur les réseaux sociaux. Certains d'entre eux ont même sombré dans la théorie du complot.
Par exemple, le journal américain The Washington Post a cité des responsables du renseignement américain laissant entendre que le correspondant de l'agence TASS aurait pu installer un dispositif d'espionnage dans le bureau présidentiel.
«Ces photos [proviennent] uniquement du ministère russe des Affaires étrangères parce que personne de la presse américaine n'a été autorisé à assister [à la rencontre]», a écrit un journaliste de la chaîne d'information CNN sur son compte Twitter.
These photos of Trump-Russia meetings are courtesy solely of Russian MFA because no US press allowed in. pic.twitter.com/PI4cSPIqvG
— Jim Sciutto (@jimsciutto) 10 mai 2017
Un journaliste du New York Times n'a pas hésité à publier un message incendiaire sur Twitter : «Un "média" d'Etat russe autorisé à couvrir la rencontre de [Donald] Trump avec le ministre russe des Affaires étrangers. Pas les médias américains. La réalité.»
State-run Russian "media" allowed to cover Trump meeting with Russian Foreign Minister. US media not so. Reality. #2017.
— Adam B. Ellick (@aellick) 10 mai 2017
Précisant que le cliché avait été réalisé par «les Russes», une correspondante à la Maison-Blanche de la chaîne MNSBC a déclaré que la Maison Blanche n'avait pas permis aux journalistes américains d'assister à cette rencontre.
.@mitchellreports Russians release images of Oval Office mtg
— NBC Nightly News (@NBCNightlyNews) 10 mai 2017
White House does not -- and doesn't let US media in.@mitchellreports reports now. pic.twitter.com/GoD2VxbzZf
La Maison Blanche, la diplomatie russe et le photographe réagissent
En réponse aux critiques, la Maison Blanche est montée au créneau pour clarifier la situation : «Notre photographe officiel et [celui du ministère russe des Affaires étrangères] étaient présents, c'est tout.»
Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a pour sa part déclaré sur sa page Facebook : «Le format de l'opération-photo ne [permettait] pas de prendre des photographies à l'insu des personnes [...] La partie américaine n'avait pas demandé de ne pas publier ces photographies», a-t-elle encore ajouté.
L'auteur des clichés, le correspondant photo de l'agence TASS Alexander Scherbak a également réagi à la polémique en s'adressant aux journalistes américains.
«Je les prie de ne pas perdre leur dignité professionnelle et de ne pas reporter l'échec de l'organisation de leur tournage et de la présence de journalistes sur d'autres personnes», a-t-il écrit sur son compte Facebook.
«Je travaille comme correspondant photo depuis longtemps et, à vrai dire, c'est la première fois que je me heurte à une telle absurdité et à de telles accusations aberrantes», a-t-il ajouté.
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