La République tchèque n'a accueilli qu'une douzaine de réfugiés et n'en veut pas davantage
Prague refuse d’accueillir les 1 600 réfugiés définis par le quota de l’Union européenne et s'attend même à être visée par des sanctions de l’UE, a révélé le ministre tchèque de l’Intérieur.
La République tchèque n’a accueilli que 12 des 1 600 réfugiés définis par le quota qui lui a été alloué par Bruxelles et n’entend pas en accueillir plus, a déclaré le ministre tchèque de l’Intérieur, Milan Chovanec sur le site d’information Parlamentni listy. «Je pense qu’il n’est plus possible d'en accueillir», a-t-il déclaré.
Le ministre affirme être prêt à faire face à toutes les sanctions que peut imposer l’UE à son pays. «C’est au gouvernement d’évaluer si cela valait la peine d'être sanctionné ou non. A mon avis, c'est le cas. On ne peut pas laisser des gens entrer ici sans contrôle», a précisé Milan Chovanec.
En représailles, l’Union européenne pourra lancer des procédures à l’encontre la République tchèque en septembre, si le pays continue de refuser d’accueillir des réfugiés. La Hongrie et la Pologne risquent de faire face à des mesures similaires.
En mai 2016, la Commission européenne avait proposé de condamner les pays à une amende de 250 000 euros pour chaque migrant qu'ils refusent d'accueillir, contrevenant au quota qui leur a été alloué. Cette proposition a été dénoncée par la Hongrie qui l’a qualifiée d’«inacceptable».
Fervent opposant aux migrants
La République tchèque, la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie sont les pays qui s'opposent le plus aux quotas obligatoires de répartition des migrants établis par l’UE. En 2015, le président tchèque Milos Zeman avait décrit l’afflux de migrants venant d’Afrique et du Moyen-Orient comme «une invasion organisée».
L'année suivante, il avait déclaré que l’accueil des réfugiés exposerait son pays à risque d’un attentat. «Notre paysne peut pas se permettre de risquer des attaques terroristes comme celles qui ont été perpétrées en France et en Allemagne. Par l'accueil des migrants, nous créerions un bouillon de culture propice à des attaques terroristes sur le territoire de la République tchèque», avait-il annoncé.
Le vice-Premier ministre tchèque, Andrej Babis, avait été encore plus franc en critiquant les quotas décidés par Bruxelles. «Après ce qui s’est passé en Europe, je dis clairement que je ne veux voir aucun réfugié en République tchèque, même temporairement», avait-il écrit dans un article publié sur le site www.expres.cz en 2016.