Le top-modèle Natalia Vodianova s'insurge contre l'interdiction d'Eurovision pour la chanteuse russe
Le mannequin a dénoncé sur Instagram le traitement infligé à Ioulia Samoïlova, chanteuse russe handicapée, qui n'aura pas le droit de participer au concours de l'Eurovision qui se déroulera à Kiev, en vertu d'une décision des autorités du pays.
Le top-modèle Natalia Vodianova a visiblement été très attristée d'apprendre que Kiev avait refusé de laisser la jeune Ioulia Samoïlova participer au concours Eurovision de la chanson qui doit se dérouler dans la capitale ukrainienne. Pour des questions politiques de surcroît. Elle l'a expliqué dans un texte posté sur Instagram en russe et en anglais, accompagné du hashtag #Eurodivision :
«Comment est-ce possible ? Mon cœur saigne. Pourtant, il y a encore une semaine il jubilait de bonheur à l'idée de savoir que la belle Ioulia Samoïlova représenterait la Russie à l'Eurovision. Pas un seul moment je n'ai pensé au fait que c'était l'Ukraine qui organisait le concours et que Ioulia pourrait se retrouver victime des intrigues politiques dont les vrais perdants sont les citoyens russes et ukrainiens. Ma grand-mère vient d'Ukraine, la moitié de ma famille vit là-bas. J'espère sincèrement que mes amis ukrainiens entendront mon appel et me soutiendront : Refusons l'#Eurodivision».
Si le hashtag paraît plutôt bien trouvé, il n'a pour le moment pas eu beaucoup de succès sur Twitter, seulement 8 retweets plus de 15 heures après sa publication.
L'icône de la mode russe est bien connue pour être une personne engagée. A plusieurs reprises, elle s'est démarquée par ses appels à la solidarité en faveur des victimes de catastrophes naturelles et sa lutte contre les discriminations envers les enfants handicapés. En 2014, elle a fondé son association, the Naked Heart Foundation, qui vient en aide aux enfants éprouvant des difficultés.
En août 2015, elle a réussi à obtenir la fermeture d'un café qui avait mis à la porte sa petite soeur, qui souffre de handicap mental.
Moscou et Kiev refusent l'idée d'une participation... à distance
Kiev a défendu sa décision de bannir Ioulia Samoïlova du concours Eurovision de la chanson en expliquant que la chanteuse avait violé les lois ukrainiennes car elle avait donné un concert en Crimée en 2015, alors que la péninsule avait été rattachée à la Russie en 2014.
Le lendemain, le Kremlin avait évoqué une décision «extrêmement dommageable» et avait demandé à ce que cette dernière soit révisée. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait qualifié le choix de Kiev de «cynique et inhumain», indiquant que cette décision resterait «sur la conscience des organisateurs» du concours.
Ces derniers, bien qu'assurant qu'ils respecteront les lois du pays hôte, s'étaient eux aussi dit déçus par la décision de Kiev, qui va à l'encontre de l'esprit du concours censé être totalement apolitique et basé sur l'accueil et la tolérance.
Visiblement embarrassés par la situation, les organisateurs du concours Eurovision de la chanson ont alors tenté de trouver un compromis pour le moins étrange. Ils ont émis l'hypothèse que la chanteuse russe participe à l'événement sans mettre un pied en Ukraine, via une connexion satellite. Pour cela, ils ont contacté la principale chaîne de télévision russe Pervy Kanal pour lui proposer de retransmettre en direct la prestation de Ioulia Samoïlova.
Echec cuisant ! Et plutôt deux fois qu'une. La chaîne russe a catégoriquement refusé la proposition des organisateurs : «Nous considérons que le comité d'organisation n'a pas à inventer de règles spécifiques pour le candidat russe», a déclaré la chaîne dans un communiqué, ajoutant par ailleurs que selon les règles du concours, le pays hôte devait être en mesure de délivrer un visa à chaque participant. Le refus de Kiev de laisser Ioulia Samoïlova entrer sur le territoire ukrainien constitue donc une violation du règlement, selon la chaîne.
Mais ce n'est pas tout ! Kiev, de son côté, a redoublé de colère, le vice Premier-ministre ukrainien Viatcheslav Kirilenko expliquant sur Twitter qu'une retransmission en direct de la prestation de la candidate russe était «tout autant illégale que si elle entrait sur le territoire ukrainien» et que le comité d'organisation «devrait bien le savoir».
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