En pleine campagne d'expulsion des migrants, l'Allemagne envoie des avions à moitié vides
Alors que les autorités allemandes font état d'un grand nombre de migrants dont la demande d’asile a été rejetée et qui doivent être renvoyés dans leurs pays, le remplissage des avions paraît loin d'être optimal.
Un vol spécial à destination de Kaboul, en Afghanistan, a décollé de Munich avec à bord moins de la moitié des passagers prévus. Alors que 50 personnes devaient être rapatriées, seulement 18 d’entre elles ont effectivement embarqué, selon le porte-parole du ministère allemand de l’Intérieur Tobias Plate, a rapporté par The Local.
«Il y a toujours plusieurs personnes qui ne viennent pas pour des raisons différentes : des raisons de santé, des demandes d'urgence de protection des droits de l’homme qui ont abouti, il y en a eu trois cas… D’autres se cachent ou cherchent refuge dans des églises», a-t-il révélé.
Tobias Plate a confirmé que le gouvernement avait pris plusieurs mesures à ce sujet. Par exemple, ces vols ne seront plus annoncés longtemps à l'avance, comme c'était le cas jusque maintenant.
Depuis décembre dernier, c’est la troisième vague d'expulsion dans le cadre d’un effort visant à alléger la crise migratoire en Europe. En décembre 2016, 16 passagers sur 50 avaient manqué un vol reliant l’Allemagne à l’Afghanistan.
Les autorités allemandes se félicitent tout de même du grand nombre de réfugiés rapatriés. «L’année dernière, nous avons renvoyé 80 000 personnes dont les demandes d’asile avaient été rejetées, c’est un record… Et ce nombre augmentera», a confié au journal Bild Peter Altmaier, membre de l'Union chrétienne-démocrate d'Allemagne.
«En 2016, il y avait environ 700 000 demandes d’asile, dont presque 300 000 ont été rejetées. Nous renverrons ces gens dans leurs pays, parce que si nous ne le faisons pas, cela nuirait à notre crédibilité basée sur l’Etat de droit», a-t-il expliqué.
Pourtant, tous les Etats allemands ne suivent pas cette politique. Ainsi, le Schleswig-Holstein ne rapatriera aucun réfugié afghan jusqu’au 31 mai en l’expliquant par la situation humanitaire préoccupante sur place.