Libye : Washington bloque à l'ONU la nomination d'un ex-dirigeant palestinien
- Avec AFP

Les Etats-Unis ont bloqué la nomination de Salam Fayyad, ancien Premier ministre palestinien, à la tête d’une mission en Libye. L’ambassadrice américaine auprès de l’ONU estime que l'Autorité palestinienne est favorisée au détriment d’Israël.
Au sein des Nations unies, les Etats-Unis ont bloqué la nomination de l'ancien Premier ministre palestinien Salam Fayyad au poste d'émissaire des Nations unies en Libye, rapportent des diplomates.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait informé cette semaine le Conseil de sécurité de son intention de nommer Salam Fayyad à la tête d'une mission en Libye pour faciliter la reprise des discussions autour d'un accord politique chancelant.
«Depuis trop longtemps, les Nations unies ont injustement favorisé l'Autorité palestinienne au détriment de nos alliés en Israël», a fait valoir l'ambassadrice américaine à l'ONU, Nikki Haley dans un communiqué exprimant sa «déception» au sujet de cette nomination.
«Les Etats-Unis ne reconnaissent pas, actuellement, l'Etat palestinien ou ne soutiennent pas le signal que cette nomination enverrait aux Nations unies. Cependant, nous encourageons les deux parties à unir leurs efforts directement pour trouver une solution», a-t-elle ajouté. «A l'avenir les Etats-Unis agiront, et ne feront pas que parler, pour soutenir leurs alliés», a conclu la représentante des Etats-Unis, l'un des cinq membres permanents du Conseil disposant à ce titre d'un droit de veto.
Le patron des Nations unies avait donné au Conseil de sécurité jusqu'à la soirée du 10 février pour étudier sa proposition de nomination.
Salam Fayyad, 64 ans, a été Premier ministre de l'Autorité palestinienne de 2007 à 2013. Il a aussi été ministre des Finances à deux reprises et devait remplacer l'Allemand Martin Kobler, l'émissaire de l'ONU en Libye depuis novembre 2015. Il s'agissait de la première nomination majeure d'un émissaire dans une zone de conflit par Antonio Guterres depuis son arrivée à la tête de l'organisation, début janvier.
Après son élection mais avant son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump avait critiqué la résolution de l'ONU adoptée en décembre – à la faveur d'une abstention des Etats-Unis – qui réclamait la fin des colonies israéliennes.