Présidentielle en Autriche : l'Europe s'inquiète d'un effet domino
Deux candidats anti-système, Norbert Hofer et Alexander Van der Bellen, s'affrontent ce 4 décembre 2016 en Autriche, après l'invalidation du scrutin le 1er juillet 2016. Après le Brexit et l'élection de Donald Trump, la vague du «populisme» grossit.
Ce dimanche 4 décembre, les Autrichiens rejouent l'élection du 22 mai 2016. Pour Norbert Hofer, candidat du Parti de la liberté (FPÖ), souverainiste et anti-immigration, c'est l'occasion de prendre sa revanche sur son concurrent Alexander Van der Bellen, écologiste indépendant, élu malgré tout avec l'appui du parti Les verts.
Car compte tenu des irrégularités constatées lors du scrutin, notamment le système controversé de vote par correspondance, et un écart de voix trop faible [un peu plus de 30 000 voix], la Cour constitutionnelle a annulé le résultat de cette élection le 1er juillet et décidé d'organiser un nouveau vote. Et cette fois-ci, le candidat d'extrême droite, donné favori par les sondages, a le vent en poupe.
Une victoire le 4 décembre 2016 de Norbert Hofer, qui a axé sa campagne essentiellement sur la crise migratoire en Europe qui touche particulèrement l'Autriche, constituerait un nouveau coup de semonce pour l'establishment européen comme pour les partis établis.
Après le Brexit et la victoire de Donald Trump, les partisans de l'intégration européenne s'inquiètent d'une nouvelle poussée de «populisme» et d'un effet domino : le même jour que l'élection autrichienne, l'Italie doit se prononcer par référendum sur la politique européenne et économique de Matteo Renzi, lequel pourrait bien se transformer en désaveu à l'égard du président du Conseil.
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Le feu au lac européen ?
L'Europe entière a les yeux rivés sur l'Autriche, laquelle devient un peu le canari dans la mine, et sur la poussée du «populisme». D'autant que les positions de Norbert Hofer en matière de politique internationale, comme d'autres partis étiquetés à l'«extrême droite» ou «populistes» ne sont pas du goût de l'Union européenne. Le candidat du FPÖ a ainsi salué la victoire de Donald Trump et appelle à la levée des sanctions contre la Russie. «Nous sommes dans une impasse diplomatique, les sanctions sont sans effets, excepté le fait qu'elles portent atteinte à notre économie et à notre secteur agricole», a-t-il notamment déclaré lors de la campagne.
Aussi l'Autriche est-elle un peu le canari dans la mine pour les partis établis européens. L'Espagne affronte pour sa part ses troisièmes élections législatives en un an et, aux Pays bas, les élections législatives de mars 2017 pourraient bien consacrer une poussée du Parti pour la liberté, le PVV. Son chef, Geert Wilders, avait promis en juin 2016, qu'en cas de victoire, il organiserait un référendum sur la sortie de son pays de l'Union européenne. Et, puis, bien sûr, 2017 est une année électorale décisive pour les piliers de l'Union européenne que sont l'Allemagne et la France.
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Si les partis souverainistes ou eurosceptiques devaient accéder au pouvoir, les référendums concernant l'avenir de la construction européenne pourraient se multiplier. C'est l'une des promesses de Marine Le Pen comme de Norbert Hofer, qui envisage un référendum sur la sortie de l'Autriche de l'Union européenne, un «Öxit» – «Österreich exit», en allemand, si l'Union européenne poursuit sur la voie de la centralisation.