L'Algérie classée parmi les «pays à haut risque» pour les étrangers
Le cabinet Control Risks et SOS International publient l’édition 2017 de leur carte mondiale des pays à risque. L'Algérie y figure parmi les destinations les plus risquées pour les voyageurs, au même niveau que l'Irak et devant la Corée du Nord.
Dans la version 2017 de sa cartographie des risques dans le monde, Control Risks classe l'Algérie au niveau de danger le plus élevé avec un «risque élevé», soit au même plan que l'Irak ou le Pakistan, et devant la Corée du Nord.
Les critères retenus afin d'évaluer les dangers se classent en trois catégories distinctes : la première estime les risques pour les voyageurs, la deuxième les risques sanitaires et la troisième les risques routiers.
L'Algérie constitue un pays à risque pour les voyageurs, notamment à cause d'une «instabilité politique périodique, des manifestations violentes et des actes de terrorisme sporadiques». En effet, la présence de cellules de l'Etat islamique en Algérie est avérée depuis plusieurs mois, notamment depuis les premières déroutes des djihadistes en Libye. Entre autres théâtres conflictuels, la frontière entre l'Algérie et le Maroc continue d'alimenter les tensions entre les deux pays.
Distinguant tout de même deux niveaux de risque, l'étude classe les grandes villes comme Alger, Constantine, Oran ou Mostaganem dans la liste des zones à «risque moyen», et les zones septentrionales du pays dans la liste des zones à «risque élevé», en raison notamment des «manifestations souvent violentes qui peuvent perturber ou viser des ressortissants étrangers». L'incapacité des autorités judiciaires et sécuritaires est mise en cause dans les deux cas en tant que facteur de risque.
Concernant le risque sanitaire, le commentaire de la carte proposée par Control Risks considère l'accès aux soins spécialisés comme étant «limité», tout comme l'accès à des médicaments «de qualité», soulignant la présence de nombreuses contrefaçons. Il exprime également des doutes quant aux modalités de stockage des médicaments. L'existence de risques liés à la typhoïde, au paludisme, au choléra ou à la dengue joue également en défaveur du pays.
Les routes algériennes, quant à elles, constituent un «danger réel» selon le rapport, qui pointe du doigt l'absence d'application réelle du code de la route et de contrôle efficace des règles de la circulation. La vétusté des infrastructures et d'un certain nombre des véhicules en circulation assombrissent également le tableau. En septembre dernier, un accident de train à Boumerdès avait blessé plusieurs dizaines de personnes.
A titre de comparaison, le Maroc et la Tunisie sont classés parmi les pays à «risque modéré», comme l'Ukraine, le Liban ou la Turquie. Les pays les plus sûrs du monde sont, d'après Control Risks, la Suisse, le Danemark, la Slovénie ou encore la Norvège.