Hillary (Rodham) Clinton, ou comment survivre 40 ans en politique

Hillary (Rodham) Clinton, ou comment survivre 40 ans en politique
Hillary Clinton en campagne en 2008 pour l'investiture démocrate ©Reuters/John Gress
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Hillary Clinton semble avoir été depuis toujours sous les feux des projecteurs de la scène politique. De jeune militante républicaine en 1964 jusqu'à sa propre candidature comme démocrate en 2016, Hillary Clinton a déjà connu plusieurs vies.

Hillary Diane Rodham Clinton est née le 26 octobre 1947 à Chicago, dans l'Etat de l'Illinois, où elle a grandi. A l'âge de 12 ans, elle écrit à la NASA afin de savoir comment elle pourrait devenir astronaute. Hélas, à l'époque, seuls les hommes sont acceptés. Petite fille, Hillary voulait aussi être joueuse de baseball ou journaliste.

Une famille conservatrice et républicaine

Hugh et Dorothy Rodham élèvent la petite Hillary dans la religion méthodiste, avec des «valeurs traditionnelles du Midwest : la famille, l'église le dimanche», comme l'explique son frère, Hugh Junior.

Hillary bénéficie d'une éducation de jeune fille de bonne famille dans une banlieue huppée de Chicago, Park Ridge. Son père, Hugh Rodham, est un homme d'affaires prospère qui s'est enrichi dans le commerce des tissus et possède de nombreux magasins. Ses parents lui inculquent des valeurs conservatrices et Hugh Rodham est un Républicain convaincu.

Hillary Clinton, jeune républicaine en 1964...

C'est donc naturellement qu'Hillary, âgée de 17 ans, rejoint un groupe de jeunes Républicains en 1964 et fait campagne pour le candidat républicain à l'élection présidentielle Barry Goldwater. A ce moment-là, la jeune fille soutient alors un candidat qui prône l'usage de l'arme atomique au Viêt Nam et qui se déclare vent debout contre le Mouvement des droits civiques qui lutte pour le droit de vote des Afro-Américains.

... puis démocrate en 1968

Mais en 1968, alors que les campus s'enflamment aux Etats-Unis et que le mouvement hippie prend de l'ampleur, finalement attirée par des idées diamétralement opposées, elle change d'avis et décide de rejoindre les rangs du Parti démocrate, se mettant au service du candidat démocrate George McGovern. En 1976, elle travaille au sein de l'équipe de campagne de Jimmy Carter, lequel est élu président de 1977 à 1981.

Hillary (Rodham) Clinton, ou comment survivre 40 ans en politique
Hillary Clinton en 1969, article de Life Magazine, source Tumblr

Le Watergate : un épisode prémonitoire

Devenue avocate, Hillary Clinton fait partie de la commission de la Chambre des représentants et prend part à la procédure contre le président Richard Nixon, alors que ce dernier est impliqué dans l'affaire des écoutes de journalistes dite du Watergate. Le président républicain devra démissionner afin de ne pas subir l'affront d'une destitution par le Congrès.

Hillary préfère garder son nom de jeune fille

En 1975, elle épouse Bill Clinton mais garde son nom de jeune fille, Rodham. Bill et Hillary font connaissance dans une bibliothèque de l'université de Yale. Hillary Clinton raconte ainsi leur rencontre, rapportant que Bill Clinton la fixait du regard : «Si vous continuez à me regarder de cette façon et si je soutiens votre regard, autant que nous nous fassions les présentations. Je suis Hillary Rodham.»

Hillary (Rodham) Clinton, ou comment survivre 40 ans en politique
Bill Clinton et Hillary Rodham à Yale en 1972, capture d'écran Tumblr

De Hillary «Rodham» à Hillary «Clinton»

Hillary Rodham jusqu'en 1982 par conviction féministe, un temps Hillary Rodham Clinton, afin de mieux soutenir son mari en campagne pour redevenir gouverneur de l'Arkansas, elle devient finalement Hillary Clinton. Enlevant à Donald Trump l'opportunité de la qualifier du sobriquet Hillary «Rotten» Clinton, un calembour jouant sur la proximité phonétique entre Rodham et «rotten», c'est-à-dire, «pourri», «corrompu».  

La première Première dame à donner ses empreintes au FBI

Lors du scandale dit du «Filegate», en 1996, les époux Clinton sont soupçonnés d'avoir eu accès à des dossiers du FBI concernant des adversaires politiques. Le secrétaire du comité judiciaire du Sénat américain Orrin Hatch demande alors au FBI de prendre les empreintes digitales du couple Clinton.

L'affaire Monica Lewinsky : un complot d'extrême droite

Quand Hillary Clinton apprend l'existence d'une liaison entre son mari et une stagiaire de la Maison Blanche, elle dénonce une «vaste conspiration». Après avoir pris part à l'enquête contre Richard Nixon dans sa jeunesse, c'est alors, ironie du sort, son mari de président qui est alors menacé de destitution par le Congrès.

Hillary Clinton finit par reconnaître les faits et après une séances d'excuses publiques – dont les Etats-Unis ont le secret – de Bill Clinton, celle-ci lui accorde son pardon.

Hillary Clinton ne conduit plus depuis 1996

En 2014, elle admet lors d'un discours devant la National Automobile Dealers Association qu'elle a pris le volant pour la dernière fois en 1996 : «Je m'en souviens très bien, dit-elle avec humour, malheureusement les Services secrets aussi. C'est pourquoi je n'ai pas conduit depuis.»

Recordwoman du nombre de kilomètres parcourus

Mais Hillary Clinton n'a pas besoin de voiture. C'est en effet la secrétaire d'Etat qui a le plus voyagé, battant la précédente tenante du record, Madeleine Albright. La candidate démocrate a ainsi visité 112 pays en quatre ans, de 2008 à 2012, dans le cadre de ses fonctions, et parcouru près de deux millions de kilomètres. Une vingtaine d'années plus tôt, en 1993, Hillary Clinton était empêtrée dans la controverse du «Travelgate» après avoir licencié sept employés du bureau des voyages de la Maison Blanche.

Un parcours émaillé de «gates»

Aussi, tour à tour émancipée, féministe, puis épouse fidèle dans les moments difficiles, Hillary Clinton est rompue au combat. Après déjà plusieurs «gates», à commencer par l'initiatique Watergate qu'elle a vécu du bon côté de la barrière,  le «filegate», le Monicagate, aussi connu sous le nom de «Lewinskygate» ou encore de «Sexgate», Hillary Clinton est prête pour son propre «gate», à savoir l'«Emailgate».

Déjà mise en cause pour l'utilisation d'un serveur et d'un compte email privés dans le cadre de sa fonction de secrétaire d'Etat, notamment dans le cadre de la très obscure fondation Clinton, financée pour partie par l'Etat américain, et qui semble avoir joué le rôle de véritable pompe à finance, notamment en monnayant le carnet d'adresse du couple Clinton, Hillary se voit accablée par la publication de milliers d'emails par Wikileaks, exposant jusqu'à ses tractations et compromissions les plus secrètes.

La candidate démocrate est peut-être en train de livrer ses derniers combats, afin de faire tomber l'ultime obstacle qui la sépare de la consécration de plus de 40 ans de vie politique.

Et même si Hillary Clinton devient la première femme président des Etats-Unis, , ces affaires – véritables épées de Damocles – menaceront toujours de rattraper la candidate démocrate. En témoignent les derniers rebondissements en date : la menace brandie jusqu'au dernier moment d'une réouverture de l'enquête par le FBI concernant l'utilisation du serveur privé, ainsi que la publication d'un rapport de 129 pages concernant l'amnistie douteuse de Marc Rich, un sulfureux homme d'affaire intimement lié au clan, au dernier jour de la présidence de Bill Clinton.

Alexandre Keller

Lire aussi : «Les Clinton me font penser à The Godfather»

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