L'Australie accepte de fermer son camp controversé de migrants à Manus
Le gouvernement Papouasien a annoncé le 17 août que l’Australie avait décidé de fermer le camp de l’île de Manus en Papouasie Nouvelle-Guinée, où elle relègue des centaines de demandeurs d’asile.
«La Papouasie Nouvelle-Guinée et l'Australie sont d'accord sur le fait que le centre doit fermer», a déclaré dans un communiqué le Premier ministre papouasien Peter O'Neill, sans préciser de date de fermeture, après des discussions à Port Moresby avec le ministre australien de l'Immigration Peter Dutton.
La politique australienne est très critiquée par les organisations de défense des droits de l'Homme qui ne cessent de dénoncer les conditions de vie des migrants à Manus et dans les autres centres de rétention offshore ouverts par l'Australie.
En avril, la cour suprême papouasienne avait déjà jugé «illégal et anticonstitutionnel» le placement par l'Australie de demandeurs d'asile dans ce camp sur le territoire papouasien.
Une politique migratoire et carcérale controversées
Peter Dutton a affirmé que son gouvernement travaillait avec Port Moresby pour fermer le centre de Manus et proposer aux migrants une solution d'installation en Papouasie, ou un retour dans leur pays d'origine.
Mais il a également précisé qu'il n'y aurait aucun changement dans la politique très restrictive de son pays en matière d'immigration.
«Notre position, réaffirmée aujourd'hui à la Papouasie Nouvelle-Guinée, est qu'aucun occupant du Centre de traitement régional de l'Île de Manus ne pourra jamais s'installer en Australie», a-t-il assuré.
L'Australie a lancé en 2013 l'opération «Frontières souveraines» pour décourager les réfugiés d'arriver par la mer en Australie. Depuis, la marine intercepte systématiquement les bateaux transportant des migrants et les renvoie vers leur point de transit, souvent l'Indonésie.
Les migrants qui parviennent à gagner les rives australiennes sont, eux, placés dans des camps de rétention offshore comme celui de Manus.
BREAKING: After sustained community pressure, Manus camp looks set to close. Govt must now #BringThemHerehttps://t.co/XsvCvHPyQ9
— Adam Bandt (@AdamBandt) 17 août 2016
Canberra affirme que cette politique permet de sauver des vies. En juin, le Premier ministre Malcolm Turnbull avait affirmé que 28 bateaux transportant un total de 734 personnes avaient été refoulés depuis le retour des conservateurs au pouvoir en septembre 2013.
Des médecins, des avocats et de nombreuses associations dénoncent pourtant le système australien de déportation des migrants, et les conditions de vie des réfugiés dans les camps offshore à l'abri des regards extérieurs.
De nombreux rapports ont par ailleurs été publiés, documentant des violences physiques et psychologiques dans ces camps, et les graves problèmes mentaux des réfugiés qui y vivent sans aucune perspective d'en sortir.
Ces dernières semaines, l'Australie s'est retrouvée sous le feu des critiques, de nombreux abus sur migrants et détenus, notamment mineurs, ayant été révélés.