Guantanamo en Australie ? Des documents révèlent des abus sur des enfants dans un camp de détention
The Guardian a révélé mardi 9 août plus de 8000 pages relatant des abus commis sur des enfants dans un camp australien de détention situé sur l’île de Nauru dans le Pacifique. Les documents révèlent des conditions de détention cruelles.
Abus sexuels, tentatives d'automutilation, maltraitance, traitements sadiques...révélés en exclusivité par The Guardian, les fichiers Nauru font état de multiples traumatismes et d'abus infligés à des réfugiés entre mai 2013 et octobre 2015, et notamment à des mineurs, détenus par l'Australie dans un camp de détention pour demandeurs d'asile.
Les enfants sont en effet les principales victimes : sur les 2 116 rapports, plus de la moitié des incidents concernent des mineurs, alors qu'ils ne représentent que 18% des détenus.
En tout, sept rapports d'agressions sexuelles sur enfants ont été divulgués, ainsi que 59 cas d'agressions, 30 cas d'automutilation impliquant des enfants, et 159 menaces d'automutilation en réponse aux tentatives d'abus.
Le quotidien britannique cite plusieurs exemples d'incidents : en septembre 2014, un enseignant a signalé qu'une jeune fille avait réclamé une douche de quatre minutes, au lieu de deux habituellement, et que sa demande avait été acceptée à condition qu'elle accorde quelques faveurs sexuelles. D'autres rapports font état d'automutilation. Ainsi, en septembre 2014, une jeune fille se serait ainsi cousu les lèvres. Un garde l'aurait vu, et se serait moqué d'elle.
Les fichiers Nauru pourraient bien être le pire scandale que l'Australie ait jamais connu concernant sa politique d'immigration. Mais ils ne semblent pas faire état d'un cas isolé. En juillet, les autorités étaient également secouées par un scandale concernant les conditions de détention dans la prison d'Alice Springs et le centre de détention pour mineurs de Don Dale, après la diffusion d'un reportage montrant des gardiens en train de frapper les adolescents et de les asperger de gaz lacrymogènes.
Australian immigration centre https://t.co/RUFqQkxVbT
— Bradley Dodd (@BradDodd) 10 août 2016