Theresa May contre Angela Merkel. Duel entre deux «Dames de fer» ?

Theresa May contre Angela Merkel. Duel entre deux «Dames de fer» ? Source: AFP
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Les deux dirigeantes ont en commun d'être des femmes politiques et d'être de droite. La CDU pour Angela Merkel, le Parti tory pour Theresa May, en position de devenir peut-être Premier ministre du Royaume-Uni. Mais leur vision de l'Europe les sépare.

Alors que Theresa May a déclaré sa candidature à la succession de David Cameron, le quotidien The Telegraph la considère comme la «meilleure réponse à Angela Merkel» et le Daily Mail l'a rebaptisée la «Merkel britannique» et la presse conservatrice britannique la célèbre comme une «nouvelle Margaret Thatcher». La comparaison s'impose.

Premier point commun, toutes deux sont fille de pasteur. Angela Merkel d'un luthérien, Theresa May d'un membre de l'Eglise d'Angleterre. Theresa May est née dans le Sussex en 1956 et a été scolarisée dans des établissements catholiques. Angela Merkel, sa cadette de deux ans, est née en pleine Guerre froide à Hambourg, en République fédérale allemande, mais sa famille a rejoint l'Allemagne de l'Est, alors que son père, catholique, se convertissait à la religion de Luther et se voyait missionné dans le Brandebourg, près de Berlin.

De son côté, Theresa May, après l'Université d'Oxford et un emploi à la Banque d'Angleterre, n'entre au parlement anglais qu'en 1997, après s'être présentée sans succès en 1992. Tandis que la jeune Angela Merkel, dans la foulée de la chute du mur de Berlin, accède au Bundestag dès 1990. Les deux femmes ont ensuite gravi les échelons du pouvoir à force de patience et de diplomatie : les deux sont adeptes du consensus pour parvenir à leurs fins. Mais c'est là que leurs parcours divergent.

Angela Merkel, la «tsarine de l'Europe»

Après son élection comme chancelière en 2005, Angela Merkel connaît une ascension fulgurante sur la scène internationale. Elle joue par exemple un rôle déterminant dans la négociation du traité de Lisbonne en 2007 et dans la crise financière de 2008. La «tsarine de l'Europe» prend le leadership européen au détriment de la France et impose la politique économique allemande au reste de l'Union.

Mais, alors que Merkel acquiert son envergure internationale, Theresa May reste, elle, une apparatchik du parti conservateur, dont elle devient le secrétaire général en 2002. Son terrain de jeu reste essentiellement le parlement de Westminster et elle reste dans l'ombre des leaders tories. En 2010, elle est toutefois nommée par David Cameron à l'Intérieur. Pourtant avocate d'une ligne très ferme sur la délinquance et l'immigration, l'eurosceptique convaincue doit modérer par loyauté ses positions au sein du gouvernement. Elle décide de se tenir à l'écart de la campagne du référendum du Brexit et soutient même du bout des lèvres le maintien du pays dans l'Union européenne.

Theresa May assume le lien entre immigration et chômage

Il faut donc revenir en 2015 pour se faire une idée des positions de la femme politique et de la ligne dure qu'elle incarne en réalité : «Quand l'immigration est trop forte, quand le changement est trop rapide, il est impossible de construire une société soudée», déclarait-elle lors d'une convention du parti conservateur. L'immigration sollicite «les infrastructures comme les écoles et les hôpitaux et le logement. Et nous savons que les salaires sont tirés vers le bas, surtout dans un contexte de chômage», analysait-elle, expliquant ainsi les tensions sur le marché du travail par l'immigration.

Angela Merkel, elle, est aux antipodes de Theresa May sur la question de la crise migratoire. «J'en suis convaincue : si elle est correctement appréhendée, la grande tâche actuelle qui consiste à accueillir et à intégrer tant de gens, est une chance pour demain», déclarait ainsi la chancelière lors de ses vœux télévisés pour 2016. Alors que l'Allemagne avait déjà accueilli près d'1,1 million de migrants en 2015. «Nous devons mettre nos paroles en accord avec nos actes», avait-elle martelé, tentant d'imposer la politique migratoire de l'Allemagne au reste de l'Europe.

Des positions irréconciliables

Au lendemain du séisme du Brexit, Angela Merkel avait pourtant appelé à ne pas être «trop dur» avec le Royaume-Uni, estimant que le pays avait «besoin d'un certain temps pour analyser les choses». Une porte entr'ouverte que Theresa May s'est empressée de claquer ce jeudi 30 juin : «Brexit, ça veut dire Brexit», a-t-elle asséné dans son discours de candidate. «Il ne doit y avoir aucune tentative pour rester dans l'Union européenne et il n'est plus question de chercher à équilibrer le budget avant la fin de la législature», a-t-elle encore déclaré, se libérant ainsi de toute obligation de se soumettre à la politique d'austérité européenne. Dans le cas où Theresa May serait désignée au poste de Premier ministre, la marge de manœuvre pour des négociations éventuelles entre le Royaume-Uni et l'Union européenne serait donc très faible.

Le nouveau Premier ministre britannique doit être connu le 9 septembre après le vote des quelque 150 000 membres du parti conservateur anglais appelés à départager deux finalistes désignés au préalable par les députés tories.

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