Qatar : plus de la moitié de la population vit dans des «camps de travail»
Quelque 1,4 million des 2,4 millions d'habitants du Qatar vivent dans des camps, selon le dernier recensement du gouvernement qatari, conduit en avril 2015 et rendu public le 5 juin, où les conditions de vie sont à la limite de l'insalubrité.
D'après le document, ces chiffres correspondent toutefois à l’important afflux de travailleurs immigrés, originaires principalement d’Asie du Sud, qui travaillent sur les sites pétroliers du Qatar. A titre de comparaison, la population de l’Etat du Golfe est de seulement 373 000 habitants.
Des conditions de vie rudimentaires
Esclavage et conditions inhumaines pour les travailleurs immigrés ont plusieurs fois été les motifs de vives critiques envers le Qatar, qui, dans la perspective d’accueillir la prochaine Coupe du Monde de la FIFA en 2022, a vu fleurir la construction de nouvelles routes et de nouveaux stades et autres infrastructures.
Selon des sources médiatiques, les «camps de travail» qataris seraient surpeuplés et les conditions de vie seraient désastreuses : non traitement des eaux usagées et chaleur accablante feraient entre autres partie du quotidien des immigrés y vivant quotidiennement. «De 20 à 40 hommes doivent partager une même cuisine, qui souvent n’est juste composée que de quelques plaques chauffantes connectées à des bonbonnes de gaz, et rien d’autre. Les sanitaires sont tellement élémentaires et sommaires que certains hommes se lavent au seau», décrit une enquête de la BBC.
Même si les autorités affirment que les conditions vont s'améliorer, il semblerait que le gouvernement du Qatar ne soit pas prompt à permettre l’accès de ces camps aux journalistes. En mai 2015, une équipe de la BBC a été arrêtée alors qu’elle voulait visiter un des nouveaux camps pour travailleurs immigrés.
Amnesty International, Human Rights Watch et d’autres organisations humanitaires ont à plusieurs reprises dénoncé le Qatar, qui possède pourtant le plus haut revenu par habitant au monde, notamment grâce à ses réserves de pétrole, pour les conditions de travail soumises à ses travailleurs. Selon Amnesty, les ouvriers se verraient par ailleurs régulièrement confisquer leur passeport par leurs employeurs.