Résultats des élections autrichiennes : confirmation d’une poussée de l’extrême droite en Europe ?

Résultats des élections autrichiennes : confirmation d’une poussée de l’extrême droite en Europe ?© Heinz-Peter Bader Source: Reuters
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Le candidat autrichien, Norbert Horfer, à la tête du parti d'extrême droite, a remporté le premier tour des élections présidentielles avec près de 37% des voix. Les candidats des deux principaux partis ont été éliminés dès le premier tour.

Le parti autrichien d’extrême droite, Liberté pour l’Autriche, mené par Norbert Hofer, a remporté le premier tour des élections présidentielles avec plus de 36,7% des voix, éliminant de fait, et pour la première fois, les candidats des deux principaux partis autrichiens traditionnellement au pouvoir.

Lire aussi : Présidentielle en Autriche : l'extrême droite en tête du premier tour

Norbert Hofer, le candidat à la tête de Liberté pour l’Autriche, a fondé sa campagne électorale sur un discours très virulent quand à l'immigration et l'Union européenne en insistant sur l’impact que la crise migratoire, accompagnée de l’arrivée d’environ 100 000 réfugiés en Autriche depuis l’été dernier, avait eu sur le pays.

Au second tour, le candidat autrichien affrontera un ancien membre du parti des Verts autrichiens, Alexander Van der Bellen, qui s’est qualifié pour le second tour avec 20,4% des voix.

Un coup dur pour la coalition gouvernementale en Autriche

Les résultats du premier tour des élections présidentielles autrichiennes passent mal chez les membres des deux principaux partis politiques en Autriche, le SPÖ et l'ÖVP. Faute d’un nombre de voix suffisant, les deux partis, qui se partagent la gouvernance du pays depuis 1945, n’ont pas été qualifiés pour le second tour, qui se tiendra le 22 mai.

Même si, en Autriche, la fonction de président est symbolique, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle indiquent un changement certain dans la politique autrichienne, reflétant de manière plus générale une poussée de l’extrême droite en Europe.

L’extrême droite gagne du terrain en Europe

La présidente du Front National, Marine Le Pen, a non seulement salué la victoire du candidat autrichien, qu’elle a qualifié d’un «beau résultat», mais également félicité les électeurs: «Bravo au peuple autrichien», a-t-elle publié sur Twitter.

Lors des élections régionales françaises de décembre 2015, Marine Le Pen a remporté le premier tour avec 29,50% des voix, mais n’a remporté aucune région au second tour

En juin 2015, la présidente du Front Nationale avait également annoncé au Parlement européen «la création du groupe Europe des Nations et des Libertés», groupe politique rassemblant les chefs des partis d'extrême droite européens dans l'objectif de parer la crise migratoire qui touche actuellement l'Europe.

Le mouvement anti-islam allemand Pegida a également retrouvé un second souffle grâce à la crise des réfugiés qui nourrit son discours, de plus en plus radical. Selon la chercheuse à l'Institut français des relations internationales (Ifri), Nele Wissman, le mouvement protestait à l'origine surtout contre les élites au pouvoir, l'establishement, et était composé de nombreux électeurs déçus par les partis traditionnels - même si son noyaux était bien d'extrême droite. Or, depuis le mois d'octobre, Pegida a radicalisé son discours en se focalisant sur les réfugiés.

En Finlande et aux Pays-Bas, l'extrême droite structure également son discours autour de la crise migratoire. 

En février, lors de son allocution devant le Parlement, le président finlandais, Sauli Niinisto, avait critiqué sévèrement le manque d'action de l'Union européenne face à la crise migratoire qui devient, à son avis, «une menace pour les valeurs occidentales». Il avait notamment mis en cause la Convention de Genève qui, d'après lui, permet à trop de gens de demander l'asile.

Le politicien néerlandais d’extrême droite, Geert Wilders, est également connu pour ses propos virulents sur les réfugiés et sur la montée de l'islam en Europe. Sa lutte contre l’immigration et contre l’islam lui avait valu de se voir décerner, en décembre, le titre d’Homme politique néerlandais de l’année pour la troisième fois.

Lire aussi : Sa lutte contre l’«invasion islamique» fait du hollandais Geert Wilders le politicien de l’année

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