Sa lutte contre l’«invasion islamique» fait du hollandais Geert Wilders le politicien de l’année
Le politicien d’extrême droite, Geert Wilders, qui lutte contre l’immigration, contre l’islam, et qui estime que le Coran et Mein Kampf sont identiques a reçu le titre d’Homme politique néerlandais de l’année pour la troisième fois.
Jamais aucun homme politique n’avait jusqu’à présent obtenu à trois reprises cette distinction décernée chaque année par l’émission télévisée Eeen Vandaag sur la base des résultats d’un sondage.
Geert Wilders l’a pourtant fait. Le chef du Parti pour la liberté (Partij voor de Vrijheid ou PVV), qui veut arrêter l’«invasion islamique», s’est imposé une nouvelle fois cette année avec 37 000 voix, après ses récompenses de 2010 et de 2013.
Politician of the Year 2015. Fantastic. Thank you Netherlands! pic.twitter.com/EHmwhjeJQm
— Geert Wilders (@geertwilderspvv) 14 Décembre 2015
«C’est un plaisir d’être choisi par le public comme Homme politique de l’année. C’est un grand honneur. Et un encouragement pour lutter encore plus vigoureusement en faveur des intérêts des Pays-Bas et du peuple néerlandais en 2016», a déclaré le chef du Parti pour la Liberté
Avant la publication des résultats, il s’était exclamé, lors d’un débat portant sur la crise migratoire, que tous les réfugiés devaient quitter le pays, selon le site néerlandais AD.nl.
Greet Wilders est connu pour ses points de vue d’extrême droite et son style agressif. L’année dernière il avait demandé à ses partisans s’ils voulaient «moins ou plus de Marocains dans leurs ville et aux Pays-Bas» ? Quand la foule a crié «Moins ! Moins !», Greet Wilders a répondu : «Nous allons l’organiser».
Le mois dernier encore, il a déclaré que le meilleur moyen de faire face à la crise des réfugiés de plus en plus grave était de fermer les frontières nationales et d’arrêter ce que Greet Wilders a qualifié lui-même d’«invasion islamique».
«Le seul moyen de faire face à la crise des réfugiés, c’est de récupérer notre souveraineté nationale et de fermer nos frontières nationales», avait-il confié à l’AFP.
«Je ne demande rien de bizarre, je demande que notre gouvernement ferme ses frontières comme la Hongrie l’a fait…que nous fermions nos frontières à ceux que nous qualifions de migrants et pas de réfugiés», a-t-il ajouté.
Greet Wilders explique sa popularité et celles de ses idées par le fait que «les gens ont peur et que l’élite politique ne les écoute pas».
Son Parti pour la Liberté dispose pour le moment de 12 sièges au Parlement néerlandais. «Plus nous nous élargissons, plus difficile il sera de nous ignorer et je suis sûr que nous avons une chance de gouverner», a fait remarquer Greet Wilders.
Il figure parmi ceux qui estiment que leur pays se porterait mieux hors de l’Union européenne. «Au niveau supernational à Bruxelles, nous n’avons eu jamais la démocratie. Personne n’a élu la Commission européenne», a-t-il dit.
Greet Wilders est aussi un critique d’Angela Merkel, à laquelle il reproche politique généreuse envers les réfugiés. «Je pense que ce n’était absolument pas professionnel et même irresponsable. Nous ne devons pas faire attention à la stupidité d’Angela Merkel», a-t-il déclaré à l’AFP.
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L’Europe fait face à la crise des réfugiés la plus importante depuis la Seconde Guerre mondiale. Environ un million de migrants et de réfugiés ont été répertoriés cette année, ce qui est deux fois plus que l’année dernière, selon les statistiques de l’ONU. Les Pays-Bas doivent accueillir environ 60 000 demandeurs d’asile d’ici la fin d’année.
De quoi donner des perspectives au PVV, plus populaire que les deux partis de la coalition au pouvoir, selon des sondages. Après ces distinctions populaires, le prochain défi de Greet Wilders est de les transformer en succès politique afin de devenir Premier ministre en 2017.