Le FBI débloque l'iPhone de San Bernardino sans le concours d'Apple
- Avec AFP
Les enquêteurs sont finalement parvenus à débloquer, sans l'aide d'Apple, l'iPhone d'un des auteurs de l'attentat de San Bernardino. Le bras de fer judiciaire et médiatique prend ainsi fin.
Le gouvernement a «accédé avec succès aux données stockées sur l'iPhone de [Syed] Farook et n'a donc plus besoin de l'assistance d'Apple», indique un document transmis à la justice lundi par les autorités américaines. Elles y demandent l'annulation de l'injonction judiciaire du 16 février, avec laquelle elles avaient tenté d'obliger Apple à aider les enquêteurs à pirater le téléphone.
Le FBI n'aura pas eu besoin d'Apple pour débloquer l'iPhone de San Bernardino https://t.co/XsWLm69lMLpic.twitter.com/jlvxYAUoOq
— LaTribune (@LaTribune) 29 mars 2016
«Notre décision de mettre fin à la procédure est basée uniquement sur le fait que, avec l'assistance récente d'un tiers, nous sommes maintenant capables de débloquer cet iPhone sans compromettre les informations dans le téléphone», a commenté Eileen Decker, procureur fédéral du centre de la Californie, dans un communiqué. L'identité de ce tiers et la méthode utilisée n'ont pas été divulguées.
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Les libertés individuelles, premières victimes de la lutte contre le terrorisme ?
Washington, soutenu par les familles de victimes, réclamait de pouvoir accéder à des données potentiellement cruciales pour déterminer comment avait été organisé l'attentat du 2 décembre, mené par Syed Farook et sa femme Tashfeen Malik, et notamment s'ils avaient bénéficié d'aide extérieure. Apple, de son côté, soutenait que décrypter le téléphone de Farook créerait un dangereux précédent qui pourrait justifier que les autorités demandent à l'avenir l'accès aux données personnelles de nombreux citoyens pour diverses raisons.
Cependant, forcer la compagnie à créer un tel logiciel relèverait d’une «violation de ses droits à la liberté d’expression, conformément au Premier amendement», affirmait l’avocat d’Apple Théodore Boutrous cité par le quotidien Los Angeles Times. «Ce serait un mauvais signe pour l'Amérique. Cela créerait aussi un précédent qui, je pense, offenserait beaucoup de gens en Amérique», a indiqué le directeur général d’Apple, Tim Cook, dans une interview à la chaîne ABC, ajoutant être convaincu de faire le bon choix.
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