À Nice, la campagne Estrosi–Ciotti vire au règlement de comptes permanent

À Nice, le duel Estrosi–Ciotti dégénère en règlement de comptes, entre insultes, vidéos compromettantes et accusations croisées. Un faux sondage, la fermeture d’un restaurant et les tensions avec la presse aggravent l’atmosphère. La campagne vire à la bataille personnelle, loin des enjeux municipaux.

La campagne municipale de Nice, déjà annoncée rugueuse, tourne à l’affrontement frontal entre Christian Estrosi, maire sortant Horizons, et Éric Ciotti, désormais rallié au RN via l’Union des droites pour la République. Dès la première semaine de campagne officielle, les attaques s’enchaînent : une vidéo exhumant les anciens éloges de Ciotti envers Estrosi, une plainte, des insultes, des communiqués en cascade et une exigence d’excuses publiques.

L’équipe d’Estrosi assume avoir diffusé le montage compromettant pour « évacuer le sujet », tandis que le maire refuse désormais de nommer son rival, réduisant Ciotti au statut de « candidat d’extrême droite ». Ce dernier rétorque en accusant Estrosi de le banaliser depuis des mois, tout en jugeant « tactique » de devenir l’ombre portée du meeting de son ancien mentor.

Tout ça pour la mairie de Nice

L’escalade se poursuit avec un échange d’invectives après qu’un proche de Ciotti a traité Estrosi « d’analphabète ». Le maire exige des excuses ; Ciotti refuse d’endosser la responsabilité. À cela s’ajoutent des soupçons de manipulation : un sondage anonyme, circulant sans source, donnant Ciotti largement en tête, et que son équipe dément avoir commandé.

Le camp Estrosi saisit la commission des sondages. Les journalistes locaux, pris dans cet engrenage de rumeurs et d’accusations réciproques, dénoncent un « climat délétère » ; le SNJ s’alarme d’une possible censure après un article sur les activités privées rémunérées du maire.

Dernier épisode en date : la fermeture administrative d’un restaurant où Ciotti devait tenir un apéritif de campagne. Le député crie à la « manœuvre politique », tandis que la mairie oppose un dossier sanitaire accablant, de la présence de cafards à la conservation douteuse des viandes et fruits de mer.

Elle s’apprête à porter plainte pour diffamation. À quatre mois du scrutin, la campagne niçoise ressemble moins à une confrontation programmatique qu’à un duel féroce où chaque camp s’emploie à discréditer l’autre.