Au Brésil, la population proteste contre l'immunité de Lula, nommé Secrétaire général
Des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes brésiliennes mercredi après que la présidente Dilma Rousseff a nommé son prédécesseur Lula, accusé de corruption, Secrétaire général. Pour l'opposition il s'agit de lui faire éviter toute poursuite.
A Brasilia, la capitale, la police anti-émeute a tiré des gaz lacrymogènes sur une foule d'environ 5 000 manifestants rassemblés devant le palais présidentiel et le bâtiment du Congrès. Ils brandissaient des banderoles appelant à la démission de Dilma Roussef et à l'arrestation de son prédécesseur Luiz Inacio Lula da Silva.
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Brazil protests. Lula named chief of staff, gains immunity amid scandal, judge faces punishment. https://t.co/87ZJxRB15Q#OcupaBrasilia
— Anonymous (@YourAnonCentral) 17 mars 2016
Des milliers d'autres manifestants ont envahi l'avenue principale Paulista à Sao Paulo, le centre financier du Brésil et point central des manifestations nationales de dimanche dernier qui avait rassemblée plus d'un million de personnes dans les rues, tous appelant au départ de Dilma Roussef.
Thousands take to streets across #Brasil after audio of Lula and Dilma conspiring to avoid arrest. #OcupaBrasiliapic.twitter.com/F08lVFX29D
— Capitão Gancho (@SeuNandico) 17 mars 2016
Lire aussi : Brésil : la manifestation pro-présidente attire une foule à São Paulo
Huge protests in #Brazil pile pressure on Lula, Rousseff https://t.co/EAgZaPWZdkpic.twitter.com/1JmraWOXwl
— Buenos Aires Herald (@BAHeraldcom) 14 mars 2016
Avec une économie brésilienne embourbée dans sa pire période de récession depuis des décennies, la colère populaire est de plus en plus véhémente contre la chef d'Etat accusée d'avoir reçu des pots-de-vin et des commissions de la part de la société pétrolière d'Etat Petrobras.
Desespero: provas com áudio de que Dilma Roussef foi eleita com dinheiro roubado da Petrobrás. https://t.co/SP1Ys8kbhC
— Sérgio de Souza (@SergiodeSouza) 15 février 2016
«Je suis ici pour l'avenir de mes enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants», a déclaré Vera Carneiro, 75 ans, citée par Reuters et arborant un drapeau brésilien. «Dilma doit partir. Elle comme Lula. Il y en a assez», a-t-elle expliqué.
#BRASIL PIDE RENUNCIA d @dilmabr#Brazilians again on the street asking to the president to resign#Brazilpic.twitter.com/sUJdekupf0
— Debrey (@ByDebrey) 17 mars 2016
La nomination par Dilma Roussef de Lula, qui a été accusé la semaine dernière de blanchiment d'argent et de fraude, a été vivement critiquée par les partis d'opposition qui dénoncent une tentative désespérée de rallier le soutien du Congrès contre une procédure de destitution qui doit débuter jeudi.
#Brazil | Is Lula corrupt or is the Brazilian media? https://t.co/kH96xEXin7#OcupaBrasiliapic.twitter.com/85ndgMxLSc
— teleSUR English (@telesurenglish) 17 mars 2016
Lula, ancien dirigeant syndical de 70 ans et dont le gouvernement, au pouvoir entre 2003 et 2010, a permis à près de 40 millions de Brésiliens de sortir de la pauvreté, reste l'un des hommes politiques les plus influents du Brésil.
Lula da Silva acepta un cargo en el Gobierno de Brasil propuesto por Rousseff https://t.co/YN8IostNaBpic.twitter.com/SzfbXm3A1a
— RT en Español (@ActualidadRT) 15 mars 2016
Toutefois, l'enquête sur sa corrupton présumée a affaibli sa domination du Congrès et de nombreux signes semblent indiquer que le principal partenaire de la présidente Dilma Rousseff se prépare à quitter le gouvernement.
#Internacional La grabación de una conversación entre Dilma Rousseff y Lula da Silva que agrava la crisis en Brasil https://t.co/YAiddAb9AI
— Noticias Mundiales (@Internacional_N) 17 mars 2016
«Le Brésil ne peut plus continuer avec eux», a déclaré à Reuters Rubens Bueno, l'un des nombreux députés de l'opposition qui ont interrompu une session parlementaire avec des chants appelant à la démission de Roussef. «Ils utilisent leurs positions pour rester au pouvoir à tout prix», a-t-il ajouté.
Sao Paulo's Paulista Avenue had even Ex-Pres Lula and Pres. Rousseff as convicts pic.twitter.com/OTqoMgrLg5
— Lise Alves (@Lise_Alves) 13 mars 2016
La publication précipitée de la nomination de Lula en tant que Secrétaire général du gouvernement de Dilma Roussef, parue dans une édition spéciale du Journal officiel mercredi, donne à Lula une immunité quasi totale et retarde toute tentative de le poursuivre en justice.
#Breaking Brazil's ex President #Lula becoms minister to gain immunity to corruption charges https://t.co/qPPYIBBVkYpic.twitter.com/w8vNKOU9Yg
— Marta Dhanis (@MartaDhanis) 15 mars 2016
Le juge fédéral en charge de l'enquête a déclaré mercredi devant le tribunal que des conversations téléphoniques enregistrées ont montré que Lula et Rousseff auraient tenté d'influencer les procureurs et les tribunaux en faveur de l'ancien président.
Le juge a admis, cependant, qu'il n'y avait aucune preuve effective. Dans un enregistrement, rendu public par le tribunal, Dilma Rousseff propose d'envoyer à Lula une copie de sa nomination «au cas où cela serait nécessaire». Cette conversation pourrait être une preuve que la présidente veut fournir l'immunité à Lula.
Face à une réaction du gouvernement contre la fuite des enregistrements, le juge Sergio Moro - dont les méthodes intransigeantes ont été critiquées à plusieurs reprises par les autorités - a expliqué que ces enregistrements avaient permis de faire la lumière sur les activités des dirigeants brésiliens.
«Une société libre et démocratique exige que le peuple soit au courat de ce que font les dirigeants, même lorsqu'ils tentent d'agir dans l'ombre» a-t-il déclaré.
Le gouvernement promet d'agir.
L'avocat de Lula, Cristiano Zanin Martins, a déclaré que la décision de laisser fuiter des écoutes téléphoniques par le tribunal était un procédé arbitraire visant à provoquer des manifestations.
Le palais présidentiel a déclaré qu'il prendrait des mesures contre le juge et que la prestation de serment de Lula se déroulerait bien jeudi matin.
Dilma Rousseff a déclaré que Lula avait été choisi comme Secrétaire général pour son expérience et son image de champion en matière de politiques économiques à succès, qui ont permis de lutter contre l'inflation. Elle a ajouté que la nomination de l'ex-président ne signifiait pas que ce dernier était au-dessus des lois et qu'il pourrait être jugé par la Cour suprême.