La Turquie ferme une chaîne télévision indépendante pour «propagande terroriste»
Sur des allégations de «diffusion de propagande terroriste», vendredi les émissions de la chaîne IMC TV ont été stoppées pendant une interview des journalistes de Cumhuriyet actuellement en attente de leur procès, sur fond de répression des médias.
Selon Eyup Burc, le directeur de la chaîne IMC TV accessible par satellite, les programmes ont été interrompus sur ordre d'un magistrat d'Ankara souhaitant examiner un «possible soutien au terrorisme».
Turquie : la chaîne d'opposition IMC TV suspendue par la justice https://t.co/Hp29D6cAyYpic.twitter.com/QRDsTqqckR
— Zaman France (@Zaman_France) 26 février 2016
Dans les faits, l'objet du délit est la diffusion par la chaîne d'une interview en direct de Can Dundar et Erdem Gul, deux éminents journalistes du journal d'opposition Cumhuriyet qui ont été libérés dans l'attente de leur procès après avoir passé 92 jours en prison.
Leading dissident voice IMC TV continues its broadcast online @imc_televizyonu@banuguvenhttps://t.co/M6xGAS8it3pic.twitter.com/Crj2Nurik5
— Mutlu Civiroglu (@mutludc) 26 février 2016
Les deux rédacteurs en chef risquent des peines de prison à vie pour avoir publié des séquences vidéo prétendant montrer l'agence de renseignement turque aidant à faire passer des armes en Syrie.
Eyup Burc a déclaré à Reuters, qu'en Turquie, «à chaque fois que le gouvernement n'aime pas un média, il s'arrange pour le faire taire en l'accusant automatiquement de terrorisme».
«Il s'agit clairement d'une décision politique. Le procureur n'a pas le droit de demander notre fermeture sur les bases d'une simple allégation», a ajouté Eyup Burc.
La chaîne IMC, basée à Istanbul, consacre une grande partie de ses programmes à la couverture du conflit kurde, où des centaines de civils, de militants et de membres des forces de sécurité ont été tués depuis que des affrontements ont éclaté en juillet dernier, anéantissant deux ans et demi de cessez-le-feu dans une inserruction qui dure depuis 30 ans.