L'Arabie Saoudite solde ses barils en Europe et en Amérique, relève leur prix en Asie
Le royaume saoudien continue de mener sa bataille pour accentuer ses parts de marché. Principal initiateur de la baisse des cours du brut, le pays a décidé de réduire le prix du brut exporté en Europe et en Amérique.
La société publique saoudienne Aramco a annoncé mardi, une nouvelle grille tarifaire par le biais d'un communiqué.
Le brut léger arabe destiné au marché de l'Europe de l'ouest pour le mois de février a été reduit de 60 cents par rapport au mois de janvier, soit une baisse non négligeable de 4,85 dollars par rapport au prix de référence. Très appréciée pour sa facilité à être raffinée, cette catégorie de brut n'est pas la seule à voir son tarif fléchir puisque d'autres catégories ont également subit une baisse comprise entre 40 à 50 cents selon ce même communiqué.
Aramco raises its crude price to #Asia — https://t.co/xxPBSV94at@Saudi_Aramcopic.twitter.com/eT2Lkl1N1V
— Saudi Gazette (@Saudi_Gazette) January 6, 2016
Cette politique de baisse des prix est interprété comme une volonté de l'Arabie Saoudite de se prémunir contre son concurrent iranien qui, depuis la levée des sanctions internationales, peut désormais reprendre ses exportations d'hydrocarbures vers l'Europe. La production iranienne de pétrole est estimée actuellement à 3 millions de barils jours mais elle est vouée à augmenter en raison des investissements massifs qui vont être consentis ces prochaines années dans le domaine de l'exploration.
En revanche, le brut léger arabe pour l'Asie a été relevé de 60 cents le baril, mais demeure 80 cents en dessous du prix de référence selon Aramco. Le prix des autres catégories de brut destinées au marché asiatique ont augmenté de 70 cents à 1 dollar le baril sans qu'aucune explication ne soit fournie.
Cette nouvelle stratégie agressive de l'Arabie Saoudite sur le marché pétrolier intervient quelques jours après la rupture de ses relations diplomatiques avec l'Iran. L'ambassade saoudienne avait été la cible d'attaques de manifestants dans la capitale iranienne quelques heures après la décision de Riyad d’exécuter le leader chiite Nimr al-Nimr.