Nucléaire iranien : Téhéran promet une réponse aux déclenchement du «Snapback» par l’E3

Le Conseil de sécurité de l'ONU va tenir une réunion d'urgence le 29 août afin de discuter à huis clos du déclenchement, par l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni, du mécanisme visant à réimposer à l’Iran les sanctions onusiennes liées à son programme nucléaire. Téhéran, qui a dénoncé une décision «injustifiée et illégale», a promis une réponse.
Berlin, Londres et Paris ont déclenché ce 28 août le « Snapback », ce mécanisme visant à réimposer contre Téhéran les sanctions des Nations unies. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit se réunir en urgence le 29 août, à l’initiative de ces trois pays européens dits du « E3 ».
« Nous avons officiellement notifié au Conseil de sécurité des Nations unies le non-respect notable par l’Iran de ses engagements au titre du Plan d’action global commun, et avons déclenché la procédure dite de "snapback" », a déclaré sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, évoquant ses homologues allemand et britannique.
Une décision prise « sur la base de preuves factuelles », ont affirmé les trois ministres dans une lettre adressée au président du Conseil de sécurité, le Panaméen Alfaro de Alba, le notifiant de l’activation du « Snapback ». Cette action entame un processus de 30 jours à l’issue duquel les sanctions contre l’Iran, suspendues après l’accord de Vienne (ou JCPOA) signé en 2015, pourraient être réimposées.
Cette annonce survient au lendemain de celle, par le patron de l'Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, du retour en Iran d’une équipe de l’agence. « Cette décision des trois pays européens compromettra gravement le processus d'interaction et de coopération en cours entre l'Iran et l’AIEA », a affirmé la diplomatie iranienne dans un communiqué. « L’Iran répondra de manière appropriée à cette action illégale et injustifiée », a assuré le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.
La Russie, par la voix de sa mission permanente, a fait part de sa déception face à cette décision des pays du E3, qu’elle a qualifiée « d’escalade ». Les Européens ont brandi à plusieurs reprises la menace d’activer le « snapback » si les pourparlers avec les Américains ne reprenaient pas d’ici la fin août.
À l’inverse, l’ambassadeur d’Israël aux Nations unies a salué cette décision. « Aujourd'hui, des nations du monde entier se joignent à cette étape importante pour mettre fin au programme nucléaire iranien et accroître la pression sur le régime de Téhéran », a déclaré Danny Danon après avoir évoqué la « détermination » montrée par Israël « face aux intentions malveillantes du régime des ayatollahs ».
De leur côté, alors que les États-Unis ont unilatéralement quitté le JCPOA en 2018, le secrétaire d’État Marco Rubio a annoncé que Washington était ouvert à des discussions « directes » avec Téhéran.