Un binôme franco-allemand en visite à Damas
Le ministre des Affaires étrangères français s’est rendu à Damas le 3 janvier avec son homologue allemande. Un déplacement pour renouer le dialogue avec Damas après la rupture des relations diplomatiques depuis plus d’une décennie.
«Aujourd’hui, je me rends à Damas avec Annalena Baerbock. Ensemble, la France et l’Allemagne se tiennent aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité». Le 3 janvier, le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot a annoncé son déplacement en Syrie sur le réseau social X. Le diplomate a affirmé vouloir «favoriser une transition pacifique et exigeante au service des Syriens et pour la stabilité régionale».
Aujourd’hui, je me rends à Damas avec @ABaerbock.
— Jean-Noël Barrot (@jnbarrot) January 3, 2025
Ensemble, la France et l’Allemagne se tiennent aux côtés du peuple syrien, dans toute sa diversité.
En Syrie, nous voulons favoriser une transition pacifique et exigeante au service des Syriens et pour la stabilité régionale.
Le ministre français s’est cependant montré moins bavard que son homologue allemande qui a largement commenté ce déplacement sur les réseaux sociaux.
Un «transfert de pouvoir inclusif et pacifique» voulu par la diplomatie allemande
Aux côté du ministre français Annalena Baerbock, ministre fédérale allemande des Affaires étrangères a longuement disserté sur le réseau social X sur ce déplacement. Dans un message en 5 parties, elle a évoquée ce qu’elle nomme «des décennies d’oppression, les atrocités du régime d’Assad et sa terrible guerre civile» et de faire valoir «l’espoir légitime que l’avenir sera meilleur» avec l’arrivée au pouvoir des islamistes de Hayat Tahrir el-Cham (HTC).
La diplomate a ainsi défendu un «transfert de pouvoir inclusif et pacifique»
Wir wollen sie dabei unterstützen: bei einem inklusiven friedlichen Machtübergang, der Versöhnung der Gesellschaft, beim Wiederaufbau, zusätzlich zur humanitären Hilfe, die wir für die Menschen in Syrien all die Jahre ohne Unterlass geleistet haben. 3/5
— Außenministerin Annalena Baerbock (@ABaerbock) January 3, 2025
Affirmant désirer un «nouveau départ politique entre l'Europe et la Syrie» et «entre l'Allemagne et la Syrie», Annalena Baerbock a précisé avoir «des attentes claires des nouveaux dirigeants» insistant sur le fait qu’«il ne peut y avoir un nouveau départ que si tous les Syriens, quel que soit leur groupe ethnique ou religieux, ont une place dans le processus politique».
Selon le spécialiste de la Syrie Cédric Labrousse, les discussions entre les diplomates et les nouveaux dirigeants syriens devraient porter sur la Conférence nationale syrienne qui doit se tenir dans les jours à venir, sur les négociations avec les Forces Démocratiques Syriennes et sur les jihadistes européens présents en Syrie.
La reprise du dialogue entre Paris et Damas met fin à une brouille diplomatique de près de 13 ans avec la fermeture de l’ambassade de Syrie en France en mars 2012. Le 17 décembre 2024, 9 jours après le départ de Bachar el-Assad, le ministère français des Affaires étrangères avait annoncé une mission diplomatique à Damas pour travailler à la réouverture de l’ambassade de France dans le pays.