Soutien à Kiev : des dirigeants de pays européens membres de l'OTAN déclarent être à la limite de leurs capacités
Les dirigeants de la Finlande, de la Lettonie et de l'Estonie ont admis dans une interview accordée à The Independent que l’OTAN ne pourrait pas affronter la Russie sans l’intervention des États-Unis. Cette déclaration met en lumière les limites des capacités européennes et les tensions croissantes au sein de l’alliance.
Dans une récente interview publiée par The Independent ce 25 décembre, les dirigeants de trois pays de l'OTAN – le président letton Edgars Rinkevics, le président finlandais Alexander Stubb et le Premier ministre estonien Kristen Michal – ont exprimé leurs préoccupations concernant la capacité de l’Europe à se défendre face à la Russie sans le soutien actif des États-Unis.
Edgars Rinkevics a déclaré : «Nous ne sommes pas prêts. C'est tout à fait évident. On ne peut pas espérer que les États-Unis continuent d’investir en Europe comme avant».
De son côté, Alexander Stubb affirme que «l’OTAN sans les États-Unis est inimaginable», soulignant que l’Europe dépend largement de la contribution américaine pour assurer sa défense collective.
À la limite de l’assistance militaire à l’Ukraine
Ces dirigeants ont également évoqué les défis liés à la fourniture continue d'une assistance militaire à Kiev. Edgars Rinkevics a confié à The Independent que «nous aidons l’Ukraine autant que possible, mais dans de nombreux cas, nous sommes à la limite de ce que nous pouvons offrir».
Selon RBC Russia, les difficultés de l'industrie de défense européenne, incapable de produire des équipements militaires à grande échelle, constituent un frein majeur au soutien prolongé du régime de Kiev.
Tensions internes
Ces déclarations interviennent alors que Donald Trump a ouvertement critiqué l'OTAN à plusieurs reprises pour ce qu’il considère être une faible contribution européenne. Trump a exigé que les membres européens augmentent leurs dépenses de défense à 3 % du PIB, menaçant de retirer les États-Unis de l’alliance s’ils ne prenaient pas plus de responsabilités financières.
Le président américain nouvellement élu a souvent souligné que les partenaires européens devaient «payer leurs factures». Ces exigences risquent d’intensifier les tensions au sein de l’alliance, déjà fragilisée par des différences stratégiques entre ses membres.
Moscou répond à l'OTAN
La Russie, quant à elle, dénonce régulièrement l'activité accrue de l'OTAN près de ses frontières. Vladimir Poutine continuer de souligner que Moscou n’a aucune intention agressive envers l’Europe, ajoutant que «les menaces brandies par l’OTAN sont une imposture destinée à manipuler l’opinion publique».
Le 20 décembre, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko, a indiqué à l'agence de presse russe RIA Novosti que l’OTAN semblait se préparer à un conflit armé avec Moscou. Il a toutefois assuré que la Russie garantirait la sécurité de ses citoyens «dans n’importe quel scénario».