Immigration : pressée par les États membres, la Commission européenne propose des pistes
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a envoyé une lettre aux représentants des 27 États membres de l’Union Européenne le 14 octobre, présentant une nouvelle loi sur l’immigration irrégulière.
« Rationaliser efficacement le processus de retour ». Alors que la question migratoire inquiète de nombreux États membres de l'Union européenne et que les partis anti-immigration gagnent du terrain électoral, Ursula von der Leyen a écrit aux représentants des 27 États membres le 14 octobre pour annoncer la présentation par la Commission européenne d’une nouvelle proposition de législation avec « des obligations claires de coopération pour les personnes renvoyées ». Le contenu du courrier, révélé par Le Figaro et par le site « Toute l’Europe », explique notamment que « moins de 20 % des décisions d'expulsion de migrants en situation irrégulière » sont appliquées.
Immigration : la Commission européenne va proposer une nouvelle loi pour favoriser les expulsions de migrants en situation irrégulière
— Toute l'Europe (@touteleurope) October 15, 2024
"Moins de 20 % des décisions d'expulsion de migrants en situation irrégulière" sont appliquées rapporte @franceinfoplus.https://t.co/DHIGiy0k7q
La lettre a ainsi été diffusée à deux jours d’un Conseil européen qui sera notamment dédié à la question migratoire. Plusieurs États, à l’instar de la France et de la Pologne, poussent en effet à plus de contrôle. Ursula von der Leyen énumère une série de mesures pour renforcer la politique migratoire de l’Union européenne.
Des États membres demandeurs
En Pologne, le Premier ministre libéral Donald Tusk, par ailleurs ancien président du Conseil européen, a déclaré le 14 octobre sur le réseau social X : « C'est notre droit et notre devoir de protéger les frontières polonaises et européennes ». Le chef du gouvernement polonais affirmait même la veille qu’« une suspension temporaire des demandes d'asile a été introduite en Finlande en mai », et cela en réponse à « la guerre hybride déclarée à l’ensemble de l’UE » par la Russie et la Biélorussie, sans pour autant produire des preuves de ses allégations.
Naszym prawem i naszym obowiązkiem jest ochrona polskiej i europejskiej granicy. Jej bezpieczeństwo nie będzie przedmiotem negocjacji. Z nikim. Jest zadaniem do wykonania. I mój rząd to zadanie wykona.
— Donald Tusk (@donaldtusk) October 14, 2024
En France, le gouvernement Barnier a fait de l’immigration l’une de ses priorités mais doit composer avec une majorité faible. Le Rassemblement national, arrivé en tête, hors coalition, lors des dernières élections législatives met la pression sur le sujet. Fabrice Leggerie, député européen et ancien directeur exécutif de Frontex, l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, déclarait ainsi le 14 octobre lors d’un déplacement en Espagne : « L'explosion de l'immigration à Tenerife est un signal d'alarme pour toute l'Europe, France incluse ».
L'explosion de l'immigration à Tenerife est un signal d'alarme pour toute l'Europe, France incluse.
— Fabrice Leggeri (@FabriceLeggeri) October 14, 2024
Au @RNational_off, nous avons des solutions claires pour endiguer cette crise : expulser les criminels étrangers, traiter les demandes d'asile hors UE, supprimer le droit du sol,… pic.twitter.com/kNFeyTfeWE
La poussée de la droite et de la gauche anti-immigration en Allemagne aux dernières élections locales a également pu peser auprès de la présidente de la Commission. Par ailleurs, le Royaume-Uni, ancien État membre, a également vu son gouvernement de gauche prendre des mesures contre les passeurs.
En mai 2024 un premier texte répondant au nom de pacte sur la migration et l’asile présentait déjà un éventail de mesures législatives et opérationnelles adopté par le Parlement le 10 avril 2024 puis par le Conseil de l’UE en mai 2024.