Kosovo : des gaz lacrymogènes de nouveau lancés à l’intérieur et à l’extérieur du Parlement
Les esprits ne s’apaisent pas autour de l’accord kosovar sur la normalisation avec la Serbie : ce mardi, une séance du Parlement a encore été perturbée par les députés de l’opposition, alors que leurs partisans étaient rassemblés devant le bâtiment.
Des députés de l’opposition kosovare ont pour une énième fois perturbé une session du Parlement, en lançant des gaz lacrymogènes au sein même de l’hémicycle. Un des leaders de l’opposition, Albin Kurti, a essayé d'asperger des ministres et députés de la coalition au pouvoir avec du gaz au poivre, mais a en fait atteint des agents de la police, qui «se sont tout simplement retrouvés au mauvais endroit», a-t-il expliqué lui-même à l’agence Reuters.
Les législateurs, qui devaient entre autres débattre du budget pour 2016 proposés par le gouvernement, se sont ensuite déplacés dans une autre salle et ont continué la séance sans les députés de l’opposition.
«Nous ne permettrons pas à une minorité de trente députés de faire obstacle au travail de la majorité parlementaire. Cela ne peut être toléré, ce Parlement va travailler, nous le garantissons», a déclaré mardi le Premier ministre kosovar Isa Mustafa, cité par l’AFP.
A ce même moment, une centaine de partisans du principal mouvement d’opposition Vetëvendosje se sont rassemblés devant le bâtiment du Parlement, en jetant des pierres en direction de la police, qui a répliqué par des tirs de gaz lacrymogènes.
Police gets hit with a huge stone VIDEO #Kosovo#Protests#Livehttps://t.co/17uTVGqmEm
— Valon Canhasi (@Redjakova) 17 Novembre 2015
Sept personnes ont été blessées dans les échauffourées, dont six policiers et un manifestant, alors que deux protestataires ont été arrêtés, ont annoncé les sources policières.
L’opposition kosovare s'insurge ainsi contre le traité, conclu le 25 août, qui accorde plus d’autonomie aux régions du Kosovo majoritairement peuplées de Serbes, ainsi qu’une possibilité pour elles de recevoir des financements de Belgrade. Pour l’opposition, un tel accord représente une menace pour l’indépendance du pays, séparé de la Serbie en 2008.