Un an après le lancement de l'«opération spéciale», l'UE adopte de nouvelles sanctions anti-russes
L'Union européenne a approuvé dans la soirée du 24 février un nouveau train de sanctions économiques contre la Russie, visant à la punir pour son opération militaire en Ukraine, lancée il y a un an jour pour jour.
«Un an s'est écoulé depuis l'invasion brutale et illégale de l'Ukraine par la Russie. Aujourd'hui, l'UE a approuvé un 10e train de sanctions», a annoncé la présidence suédoise sur son compte Twitter, ce 24 février.
Ces sanctions, selon la même source, comprennent notamment «des restrictions plus strictes en matière d'exportation de technologies et de biens à double usage, des mesures restrictives ciblées contre les personnes et les entités qui soutiennent la guerre, diffusent de la propagande ou livrent des drones utilisés par la Russie dans la guerre et des mesures contre la désinformation russe». L'AFP, citant des sources diplomatiques, évoque de nouvelles restrictions des exportations de l'UE vers la Russie pour 11 milliards d'euros, le gel des avoirs de trois banques russes et de nombreuses entités, dont des entreprises iraniennes, accusées de fournir des drones à Moscou. La liste des entités sanctionnés comprend 120 noms, mais elle restera confidentielle jusqu'à sa publication dans le Journal officiel de l'UE.
La Pologne, qui souhaitait que ce train de sanctions soit plus dur encore, a levé en fin de soirée ses réserves, sans avoir obtenu gain de cause, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki décrivant ce nouveau paquet de mesures punitives comme «trop mou, trop faible», lors de sa visite à Kiev pour livrer les premiers chars de combat Leopard 2 de fabrication allemande promis par Varsovie.
Ce même 24 février, les Etats-Unis ont eux aussi pris de nouvelles sanctions contre la Russie, ciblant notamment des entreprises et personnes des secteurs du métal, des mines, des équipements militaires ou des semi-conducteurs.
Accumulation des sanctions occidentales
Pour rappel, la Russie a lancé son «opération militaire spéciale» en Ukraine il y a un an jour pour jour, le 24 février 2022. Kiev et ses alliés dénoncent, depuis, une guerre d'invasion ne répondant à aucune provocation de la part de Kiev. Les Occidentaux ont multiplié ces 12 derniers mois les sanctions économiques contre la Russie, ainsi que les livraisons d'armements à Kiev.
Moscou, de son côté, a justifié son offensive militaire en invoquant, notamment, la nécessité de protéger les populations du Donbass, les autorités locales étant en conflit avec le pouvoir central ukrainien depuis le coup de Maïdan de 2014. Les autorités russes ont également dit vouloir «démilitariser» et «dénazifier» l'Ukraine et ont dénoncé la menace pour leur territoire que représente, selon elles, l'expansion vers l'est de l'OTAN.
Malgré la multiplication des sanctions économiques occidentales liées au conflit en Ukraine, la Russie se montre confiante quant à la résilience de son économie. En décembre dernier, le président russe Vladimir Poutine avait ainsi annoncé une révision, légèrement à la baisse, des prévisions de récession de l’économie du pays pour 2022, soit 2,5% de récession, loin de «l'effondrement de 20% que prédisaient beaucoup d’experts occidentaux», avait relevé le chef d'Etat.