A Washington, le président sud-africain défend le non-alignement et le partenariat avec la Russie
- Avec AFP
Après sa rencontre avec Joe Biden, Cyril Ramaphosa a critiqué un texte censé «contrer les activités néfastes de la Russie en Afrique». Son adoption «donnerait l'impression que l'Afrique est punie parce qu'elle a la Russie pour partenaire», juge-t-il.
Le président américain Joe Biden a reçu le 16 septembre son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa pour évoquer le partenariat entre les Etats-Unis et l'Afrique du Sud. S'adressant après la rencontre à des journalistes, le président sud-africain a qualifié la rencontre de «très fructueuse et positive», tout en rappelant que son pays ne comptait pas dévier de sa position de neutralité au sujet de la situation en Ukraine.
Il a à ce titre critiqué un projet de loi qui suit actuellement son cours au Congrès américain et qui est destiné à «contrer les activités néfastes de la Russie en Afrique» («Countering Malign Russian Activities in Africa Act»).
Si cette loi était définitivement adoptée, «cela donnerait l'impression que l'Afrique est punie parce qu'elle a la Russie pour partenaire. La majorité des pays africains sont non alignés et nous avons fait savoir qu'il serait injuste de la part des Etats-Unis de punir [les pays africains entretenant des relations avec Moscou]», a estimé le président sud-africain.
L'Afrique du Sud a en effet adopté une position de neutralité qui l'a notamment conduite à s'abstenir lors du vote le 2 mars 2022 d'une résolution de l'ONU qui exigeait que «la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine». Le vote avait alors recueilli 58 abstentions, dont 16 pays du continent africain, sur les 193 pays membres de l'Assemblée générale de l'ONU, comme le relevait TV5 Monde. L'Afrique du Sud s'était également abstenue lors du vote portant sur la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme des Nations unies, avec 58 autres Etats.