Moscou et Kiev se rejettent la faute des nouveaux bombardements sur la centrale de Zaporojié

Moscou et Kiev se rejettent la faute des nouveaux bombardements sur la centrale de Zaporojié© Olga MALTSEVA / AFP
Des militaires russes en faction devant une installation hydroélectrique de la région de Kherson en Ukraine (image d'illustration).
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L'administration de la région de Zaporojié a dénoncé des tirs ukrainiens sur la centrale nucléaire qui se trouve sous contrôle de l'armée russe. Le camp ukrainien accuse pour sa part la Russie d'être à l'origine des bombardements.

«Energodar et la centrale nucléaire de Zaporojié sont encore bombardés par les soldats de Zelensky. Selon des témoins, des explosions ont à nouveau été entendues dans la ville. Des frappes ont été enregistrées près de la côte du Dniepr et de la centrale nucléaire de Zaporojié», a déclaré ce 13 août sur sa chaîne Telegram Vladimir Rogov, membre du conseil principal de l'administration de la région de Zaporojié (région d'Ukraine en grande partie contrôlée par les autorités russes), confirmant que de nouvelles frappes sur la centrale avaient eu lieu. «Les tirs ont été effectués par les soldats de la 44e brigade d'artillerie des forces armées ukrainiennes au moyen de missiles guidés et d'obus de fabrication occidentale», a-t-il précisé.

Sous contrôle de l'armée russe depuis le mois de mars, le site de la centrale est régulièrement pris pour cible depuis le 5 août, soulevant de vastes inquiétudes dans le monde et provoquant une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Côté ukrainien, on accuse la Russie d'être responsable de la situation : «Limitez votre présence dans les rues d'Energodar [ville sous contrôle russe dans laquelle la centrale se trouve] ! Nous avons reçu des informations sur de nouvelles provocations de la part des occupants», a averti sur Telegram l'agence nucléaire ukrainienne Energoatom, republiant le message d'un dirigeant [pro-ukrainien] d'Energodar. 

Plusieurs installations ont été endommagées sur le site de la centrale, mais pour l'instant aucun dommage majeur, ni fuite de radioactivité, n'ont été signalés. L'Ukraine et ses alliés occidentaux appellent à la démilitarisation de la zone et au retrait des troupes russes, Volodymyr Zelensky dénonçant le «chantage nucléaire russe».

Zaporojié, plus grande centrale nucléaire d'Europe

Les premières frappes, le 5 août, ont notamment touché un transformateur de ligne électrique haute tension, entraînant l'arrêt automatique du réacteur n°3 de la plus grande centrale nucléaire d'Europe et le démarrage de ses groupes électrogènes de secours.

Les dernières frappes en date ont endommagé une station de pompage et des capteurs de mesure de la radioactivité. Le 4 août, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a prévenu contre un risque de «catastrophe» et a insisté sur le fait que le site ne devait «pas être utilisé dans le cadre d'opérations militaires». Il a alors proposé la création d'un «périmètre démilitarisé pour assurer la sécurité de la zone».

Le 11 août, lors d'un Conseil de sécurité réuni sur cette question, le représentant russe a déclaré que la Russie n'avait «aucune raison» de bombarder une zone qu'elle contrôle, poursuivant : «Les actions criminelles de Kiev contre la centrale nucléaire de Zaporojié poussent le monde au bord d'une catastrophe nucléaire.»

L'armée russe a pris le contrôle d'une grande partie de la région de Zaporojié dans le cadre de son opération militaire en Ukraine lancée le 24 février et dénoncée par Kiev et ses alliés occidentaux comme une guerre d'invasion.

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