La Russie et l'Ukraine s'accusent mutuellement de frappes sur le site d'une centrale nucléaire
La Défense russe a dénoncé des frappes ukrainiennes sur le territoire de la centrale nucléaire de Zaporojie, dont elle a pris le contrôle en mars dernier. Kiev, à l'inverse, a affirmé que l'armée russe était responsable de frappes dans cette zone.
Le ministère russe de la Défense a rapporté que le 5 août, «entre 16h20 et 17h24» (heure locale), des groupes armés ukrainiens avaient effectué trois frappes d'artillerie sur le territoire de la centrale nucléaire de Zaporojie et de la ville d'Energodar, toutes deux sous contrôle de l'armée russe en Ukraine. «Au total, 20 obus de 152 mm ont été tirés», ajoute la même source.
«Le bombardement a été effectué par une des unités de la 45e brigade d'artillerie des forces armées ukrainiennes depuis des positions de tir près du village de Marganets, sur la rive opposée du réservoir de Krementchouk, contrôlée par l'armée ukrainienne», indique également la Défense russe.
Les autorités ukrainiennes ont quant à elles accusé l'armée russe d'être responsable des frappes sur le territoire de cette centrale nucléaire, la plus grande d'Europe. «Aujourd'hui, les occupants ont créé une autre situation extrêmement risquée pour toute l'Europe : ils ont frappé à deux reprises la centrale nucléaire de Zaporijjia [Zaporojie]. Tout bombardement de ce site est un crime éhonté, un acte de terreur», a ainsi déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans son message vidéo quotidien, le 5 août.
«Malgré les provocations des Russes, la centrale continue de fonctionner et de fournir de l'électricité au système énergétique de l'Ukraine grâce à des lignes en service. Conformément à leur capacité, il a été décidé de décharger et de déconnecter l'un des réacteurs», a pour sa part fait savoir la société d'Etat ukrainienne Energoatom, notant toutefois qu'il existait «des risques de fuite d'hydrogène et de pulvérisation de substances radioactives».
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait jugé le 2 août que la situation était «volatile» et «de plus en plus dangereuse de jour en jour» à la centrale de Zaporojie.
Pour rappel, l'armée russe a pris le contrôle d'une partie de la région de Zaporojié dans le cadre de son opération militaire en Ukraine.