La Chine annonce qu'elle va «imposer des sanctions» à Nancy Pelosi après sa visite à Taïwan
- Avec AFP
Considérant que le déplacement de la présidente démocrate de la Chambre des représentants dans l'îlen le 4 août, a porté atteinte à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de la Chine, Pékin a annoncé l'adoption de sanctions à son encontre.
La Chine a annoncé ce 5 août «imposer des sanctions» à la présidente démocrate de la Chambre des représentants et à sa «famille proche» après sa visite à Taïwan qui a déclenché la colère de Pékin et le lancement de vastes manœuvres militaires.
Avec sa visite, la démocrate s'est «gravement ingérée dans les affaires intérieures de la Chine et a porté atteinte à sa souveraineté et à son intégrité territoriale», a indiqué le ministère des Affaires étrangères, sans toutefois donner de détails sur ces sanctions.
Pékin a également décidé le 5 août de «suspendre les négociations sino-américaines sur le changement climatique» et d’annuler un entretien entre les dirigeants militaires, ainsi que deux réunions dédiées à la sécurité, a déclaré le ministère, reprochant à Nancy Pelosi d'avoir traité avec «mépris» l'opposition de la Chine à sa visite à Taipei. De plus, Pékin suspend la coopération avec Washington en matière de rapatriement des migrants illégaux, de justice, de criminalité transnationale et de lutte antidrogue. La Chine et les Etats-Unis s’étaient entendus, à l’issue du sommet de la COP26 tenu à Glasgow en novembre 2021, pour travailler ensemble afin de «s'attaquer à la crise climatique».
Le 4 août, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi avait déclaré à Phnom Penh, en marge d'un sommet régional, que la «provocation flagrante» des Etats-Unis avait créé un «précédent fâcheux» «Si [cette provocation] n'est pas corrigée et contrée, le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures existera-t-il toujours ? Le droit international sera-t-il toujours respecté ?» a-t-il déclaré, selon l'agence de presse chinoise Chine nouvelle.
Ces dernières années, Pékin a imposé des sanctions à de nombreux représentants américains pour avoir agi selon elle contre ses intérêts, en dénonçant des atteintes aux droits de l'homme à Hong Kong et dans la province du Xinjiang à l'encontre des Ouïghours, parfois sans spécifier la nature de ces sanctions.
En mars, Pékin avait appliqué des restrictions de visas à une liste de fonctionnaires américains qui auraient «inventé des mensonges sur des questions de droits de l'Homme impliquant la Chine», sans la rendre publique. L'ancien secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, ainsi que Peter Navarro, qui avait été conseiller commercial auprès de Donald Trump, ont eux aussi été sanctionnés par le passé : ils ont interdiction d'entrer en Chine ou de faire des affaires avec des entreprises chinoises.
La Chine, qui considère Taïwan comme partie intégrante de son territoire, a lancé le 4 août, en réaction à la visite de Nancy Pelosi, d’importants exercices militaires autour de l'île qui doivent durer jusqu'au 7 août, et a également annoncé des sanctions commerciales contre Taipei.