Mélenchon propose aux partis de gauche «une bataille pour gagner» et qualifie Hollande de «has been»
- Avec AFP
Dans une interview au JDD, Jean-Luc Mélenchon défend l'idée d'un accord entre La France insoumise et les autres partis de gauche en vue des législatives. Il fustige au passage François Hollande, un «has been» qui «n’a aucune confiance en l’avenir».
Jean-Luc Mélenchon appelle ce 30 avril dans le JDD les partis de gauche, avec lesquels il a engagé des négociations pour un accord aux législatives, à sortir de «la culture permanente de la défaite», regrettant qu'ils se «laissent absorber par leurs enjeux internes».
«Nous leur proposons une bataille pour gagner. C’est fédérateur, non ? Il faut qu’ils sortent de la lose [et] assument la volonté de gagner», invoque Jean-Luc Mélenchon dans le Journal du dimanche. Il déplore : «Pour certains de nos partenaires, gagner, c’est une chimère. Ils ont la culture permanente de la défaite. Alors ils se laissent absorber par les enjeux internes.» Le député des Bouches-du-Rhône a aussi estimé que le congrès EELV et son mode interne d’organisation ne simplifient pas la tâche. «Nous participons à des réunions où ils débattent entre eux, plutôt que de se mettre d'accord avec nous», regrette Jean-Luc Mélenchon.
Les mauvais perdants seront jugés sévèrement
Il fait aussi référence, en creux, à la suspension des négociations par le PS, où certains grands élus et un courant minoritaire vilipendent la recherche d'un accord avec LFI, antagoniste historique. «De la même façon, il y a un écart entre ce que nous dit la délégation communiste et ce que déclare Fabien Roussel», affirme Jean-Luc Mélenchon.
S'il convient que «ce n’est pas un accord comme un autre» car il porte «sur une stratégie, sur un programme et un mode de fonctionnement collectif», il s'affirme néanmoins «optimiste» sur sa concrétisation. Toutefois, il «met en garde» : «Les gens n’accepteront pas deux fois de se faire voler la victoire par ceux qui refuseront de construire cette nouvelle majorité. L’Union populaire a rassemblé deux fois plus d’électeurs que l’ensemble des autres composantes de la gauche, et cinq fois plus que chacune d’entre elles.»
Il assure pourtant garantir «à chacun l’existence d’un groupe à l’Assemblée nationale». «Quoi de plus ? Les mauvais perdants seront jugés sévèrement», prévient-il.
Pour Jean-Luc Mélenchon, François Hollande est totalement «has been»
Au cours de l'interview, le leader de La France insoumise a également sévèrement critiqué la position de François Hollande sur les tractations entre le PS et LFI en vue des législatives. L'ex-président socialiste a mis sen garde le 28 avril sur Franceinfo contre le risque d'«une disparition» du PS en cas d'accord avec LFI qui prévoirait son effacement aux élections législatives de juin.
«Il faut lui rappeler son histoire. A-t-il fait disparaître les Verts en passant un accord avec eux en 2011 ? En disant cela, François Hollande montre qu’il n’a aucune confiance en l’avenir. Il est totalement "has been". Alors que le train de l’histoire passe, il reste à quai. Je ne m’en plains pas», cingle le troisième homme de la présidentielle.
Les tractations bilatérales menées par LFI – dominante à gauche et les 22% de Jean-Luc Mélenchon le 10 avril – avec EELV, le PS, le PCF et le NPA, tous en dessous de 5%, connaissent des accélérations et des blocages successifs depuis 10 jours. La date butoir fixée par les protagonistes, le 1er mai approche. La convention de désignation des candidats de l'Union populaire aura lieu le 7 mai.