Qui veut la peau de RT France ?
A mesure qu'approche la présidentielle, les attaques contre RT France se multiplient dans la presse, mais aussi en provenance d'obscures entités dans le but affiché de faire taire la chaîne.
Si RT France subit depuis sa naissance un acharnement quasi-ininterrompu de la part de personnalités et organisations militantes, la toute dernière attaque à son encontre a le mérite d'être directe : son objectif revendiqué est de nuire aux chaînes RT.
Selon un article publié par Libération ce 9 février, l'Arcom (ex-CSA) a été saisie par une association qui compte faire sanctionner RT France pour son traitement de l'information... et qui a été «créée pour l’occasion», en juin ! En France, elle a tout de la coquille vide : domiciliée à Paris, elle est située par ses statuts dans un immeuble où son nom ne figure nulle part. Et de fait, cette organisation, appelée «Médias démocratie Europe», «n’a pas le profil des ONG traditionnelles chargées de scruter les médias», relève le quotidien, pourtant guère réputé pour sa bienveillance envers RT. La méthode aussi interroge : car RT France n'est pour l'heure saisie de rien, mais la presse semble déjà être convaincue de l'intervention de l'Arcom et en connaissance de ce qui la motivera. La chaîne ne peut répondre à des accusations qui n'existent pas... mais s'étalent déjà dans les colonnes de confrères plus ou moins bien intentionnés.
La composition de cette association ne laisse guère de doute sur la couleur de son engagement : «Une dizaine de citoyens issus de plusieurs pays d’Europe de l’Est et opposés au Kremlin», rapporte Libération, en se basant sur les dires du coprésident de l'organisation, l'entrepreneur lituanien Mindaugas Puodziunas.
Il n’est pas aisé de savoir précisément qui se trouve derrière l’association ni qui finance ses activités
Qui sont précisément ces «citoyens» et pourquoi veulent-ils tant causer de tort à RT qu'ils ont créé une association spécifiquement dans ce but ? Le mystère reste épais sur ces points, le quotidien français parlant d'«opacité» et relevant qu'il n'est «pas aisé de savoir précisément qui se trouve derrière l’association ni qui finance ses activités».
On peut néanmoins supputer que cette coterie de contempteurs revendiqués du «Kremlin» assimile à tort RT France à l'exécutif russe, et espère porter un coup à celles-ci en s'en prenant à notre média. Cette logique paresseuse et fallacieuse, en effet, a déjà été appliquée par de nombreux activistes avant eux, qui ne prennent pas la peine de se pencher sur le contenu journalistique véritable de RT France... Il est du reste à noter qu'en dépit de ces attaques visant à contester son statut d'organe de presse, la chaîne n'a jamais été sanctionné par le CSA (aujourd'hui Arcom) en 4 ans d'antenne.
Un businessman lituanien et une dizaine d’opposants au Kremlin sont derrière une association, créée récemment, qui a signalé RT France auprès de l'Arcom, qui n’a pas hésité à ouvrir une investigation, en toute connaissance de l’Elysée. Pas besoin d'en dire plus. pic.twitter.com/wT0nRcRrJu
— Xenia Fedorova (@xfedorova) February 9, 2022
Une croisade anti-RT aux prétextes fallacieux
Pourquoi cibler, très précisément, la déclinaison française de RT ? Parce que «le cadre juridico-administratif» français est jugé «plus apte à d’éventuelles sanctions» que dans d'autres pays, rapporte Libération. Une référence, très certainement, au contexte très particulier dans lequel évolue RT France. À la bienveillance avec laquelle un exécutif qui n'a jamais caché son hostilité envers le média est susceptible s'accueillir l'action de Médias démocratie Europe.
Et bien-sûr pour ce qui concerne le volet juridique, à la loi «contre la manipulation de l’information», qui donne à l'Arcom le pouvoir de suspendre ou interrompre dans certaines conditions la diffusion de «services de télévision contrôlés par un Etat étranger ou sous l’influence de cet Etat»... Une loi dénoncée à l'époque à la tribune de l'Assemblée nationale par Jean-Luc Mélenchon comme étant spécifiquement destinée à s'attaquer notamment à RT France, sous couvert de lutte contre la désinformation.
Pour autant, la France ne semble constituer pour «Médias démocratie Europe» qu'une étape dans une offensive qui se veut globale. Selon Libération toujours, l'association porte l'«espoir» que la «perspective» de sanctions contre notre média «puisse faire tache d’huile dans d’autres pays européens»... Autrement dit, que RT France soit le premier domino à tomber, et qu'il entraîne dans sa chute toutes les autres antennes de RT. C'est dire l'intérêt tout relatif que le plaignant porte réellement à son contenu. Mais pour mobiliser l'Arcom il fallait bien instruire à charge contre RT France...
Cette énième attaque contre RT France semblerait sans conséquence si notre média n'avait pas à craindre de discrimination. Or, cette charge s'inscrit dans un contexte de déchaînement à notre encontre lié à l'actualité internationale, mais aussi d'attitude anormale des autorités françaises vis-à-vis de RT France. Libération note d'ailleurs elle-même qu'«à l’Elysée, on voit depuis longtemps d’un mauvais œil l’arrivée de RT dans le paysage médiatique français». Et ajoute, selon ses informations, que «l’Elysée est informé depuis plusieurs mois de l’initiative contre RT» de l'association. Sans préciser si elle y a, d'une façon ou d'une autre, contribué.