Attentat de Nice en 2016 : Cazeneuve accuse Estrosi d'avoir propagé des «informations fausses»

Attentat de Nice en 2016 : Cazeneuve accuse Estrosi d'avoir propagé des «informations fausses»© Valery Hache/Pool Source: AP
Le ministre de l'Intérieur de l'époque Bernard Cazeneuve avec Christian Estrosi, le 19 février 2016 (image d'illustration).
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L'ancien ministre de l'Intérieur a écrit dans ses mémoires que le responsable niçois avait cherché à le «manipuler» et à dissimuler des failles de sécurité à la suite de l'attaque au camion qui a fait 86 morts le 14 juillet 2016. Estrosi a répondu.

L'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve met directement en cause le maire de Nice Christian Estrosi à propos des suites de l'attentat qui a frappé la ville le 14 juillet 2016. Dans son livre Le Sens de notre nation (éd. Stock) paru le 19 janvier, celui qui fut plus tard Premier ministre de François Hollande accuse l'édile niçois d'avoir propagé «des informations fausses et frelatées» et d'avoir cherché à le «manipuler» après l'attaque terroriste de la promenade des Anglais qui avait fait 86 morts et 458 blessés.

La presse locale – Nice-Matin et Nice-Presse – a diffusé ce 1er février plusieurs passages des mémoires de l'ancien chef du gouvernement, qui n'épargne pas Christian Estrosi. Bernard Cazeneuve rapporte une conversation qu'il aurait eue à son arrivée sur place avec celui qui était à l'époque premier adjoint de la cité azuréenne : «Il se montre immédiatement hostile. Il me dit avoir eu François Hollande au téléphone, qui lui aurait confié que l'agresseur venait de la région parisienne et qu'il était arrivé à Nice quelques heures avant l’attentat. Je m'isole pour appeler le président de la République, qui tombe des nues. D'emblée, je ressens qu'on cherche à me manipuler», relate l'ancien ministre socialiste.

Plus grave, selon Bernard Cazeneuve, pour ne pas perdre la face politiquement, Christian Estrosi aurait tenté de dissimuler des failles de sécurité : «Je pense que le maire de Nice, soit parce qu'il disposait déjà d'informations, soit par intuition, savait, dès cet instant, que le camion du terroriste pouvait avoir été repéré, bien avant le drame, par les caméras de surveillance de la ville», avance-t-il dans son livre. «Au moment des attentats de Paris, il avait imprudemment déclaré que, dans une ville aussi bien protégée que la sienne, jamais de tels drames n'auraient pu se produire. Attaquer frontalement l'Etat, mettre en cause sur-le-champ la police nationale, abaisser le préfet, salir du même coup le ministre de l'Intérieur, était donc pour lui une manière de détourner l'attention», accuse encore l'ancien ministre pour qui Estrosi cherchait avant tout à paraître «par principe, intouchable».

«Pas un seul jour ne s'est passé, après l'attentat, sans qu'il distille dans la presse – Libération et le JDD en l'espèce – des informations fausses et frelatées, toutes destinées à montrer que la police nationale n'avait pas fait son travail, que le préfet qu'il poursuivait de sa vindicte était incompétent, que le ministre de l'Intérieur était un menteur», écrit-il encore.

Christian Estrosi renvoie au procès qui doit se tenir à l'automne 2022

Christian Estrosi a adressé un droit de réponse à Bernard Cazeneuve dès ce 1er février dans Nice-Presse. «Je ne crois pas que le témoignage d'un ministre qui a passé quelques heures seulement dans notre ville cette nuit-là permette une vision complète de la tragédie», explique le maire de la ville, renvoyant au procès à venir qui permettra de faire «la lumière sur les faits». «Un jour viendra, où, après le procès, je raconterai dans sa totalité cette nuit dont aucune seconde ne sera oubliée. Mais face à cette initiative politique, pour les victimes, j'ai choisi la dignité», conclut Christian Estrosi.

Le procès de l'attentat de Nice, au cours duquel le Tunisien Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait foncé avec un camion sur la foule rassemblée sur la promenade des Anglais, doit se tenir du 5 septembre au 15 novembre 2022. Trois des huit accusés seront jugés pour des faits de nature terroriste.

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