Attentat à Nice : un rapport contredit la version du ministère de l'Intérieur
Alors que le ministère de l’Intérieur affirme que c’est l’intervention de la police qui a arrêté la course du camion conduit par le terroriste de Nice, le 14 juillet, un rapport de la sous-direction anti-terroriste présente une toute autre version.
Une simple phrase, issue d’un procès-verbal établi par la sous-direction anti-terroriste de la police judiciaire, pourrait raviver la polémique sur l’efficacité du dispositif policier présent à Nice le soir du 14 juillet 2016, lorsqu’un camion a foncé sur la foule, tuant 86 personnes sur la promenade des Anglais.
A 22 heures 35 minutes et 46 secondes, constatons que le camion terroriste cale. Il ne repartira plus
Durée du carnage à #Nice , neutralisation du terroriste: les fausses versions de Cazeneuve et Estrosi https://t.co/6HVZJhz3W4 V/ @Qofficielpic.twitter.com/dEkFbEKMaR
— David Perrotin (@davidperrotin) 30 septembre 2016
Un procès-verbal qui contredit le ministère
Rapportée par un journaliste dans l’émission Quotidien du 29 septembre, présentée sur la chaîne française TMC par Yann Barthès, cette révélation semble aller à l’encontre de la version défendue par le ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve. Ce dernier avait en effet indiqué que c’était l’intervention des forces de l’ordre qui avait permis de «mettre un terme» à la «course meurtrière» du terroriste Mohamed Lahouaiej Bouhlel.
Selon le rapport cité par le journaliste Azzeddine Ahmed-Chaouch, les événements se seraient déroulés différemment.
A «22 heures 34 minutes et 28 secondes», un véhicule de police prend en chasse le camion du terroriste, mais se retrouve rapidement ralenti par des personnes qui tentent de fuir, note le procès-verbal.
«La progression des policiers n'est donc pas aisée, devant "zigzaguer" entre les personnes apeurées et blessées […] A 22 heures 34 minutes et 45 secondes : le véhicule de police est derrière le fourgon à une distance d'environ 60 mètres, bloqué. […] A 22 heures 35 minutes et 46 secondes, constatons que le camion terroriste cale. Il ne repartira plus», est-il précisé.
D’après le journaliste de Quotidien, ce n’est que 43 secondes plus tard, après l’incident technique qui a sans doute permis d’éviter un bilan encore plus lourd, que les policiers auraient engagé une fusillade avec le chauffeur, mettant définitivement un terme à cette attaque tragique.
Lire aussi : Sandra Bertin face à Bernard Cazeneuve, mais qui dit vrai dans cette affaire ?