Les athlètes vaccinés avec Spoutnik V pourront-ils bientôt concourir à des compétitions en France ?

D'après Le Parisien, le gouvernement français réfléchirait à la mise en place d'une procédure dérogatoire autorisant les athlètes vaccinés avec des sérums russes ou chinois à participer aux compétitions sportives organisées dans le pays.
Depuis l’entrée en vigueur du pass vaccinal, le 24 janvier, l'ensemble des athlètes se doivent impérativement d'être vaccinés pour participer à une compétition sportive sur le territoire français même s’ils sont étrangers, comme l’avait rappelé Roxana Maracineanu, la ministre déléguée aux Sports, le 16 janvier.
Se pose alors la question des sportifs étrangers vaccinés avec des sérums non reconnus par la France, tels que les vaccins russes et chinois. Selon la loi, il leur est strictement interdit de pénétrer dans un établissement recevant du public (ERP), ce qui est le cas d'une salle de sport ou d'un stade.
Or cette interdiction pourrait avoir des conséquences néfastes pour la crédibilité du sport français et international. En effet, d'après le président de la fédération de Judo, Stéphane Nomis, cité par Le Parisien, sans exception pour le vaccin russe, le plateau du Grand Slam de Judo qui se déroulera en février pourrait être privé de 38 % de ses participants.
Néanmoins, un début d'éclaircie semblerait se dessiner à l'horizon pour les organisateurs de compétitions sportives. Toujours selon Le Parisien, le gouvernement réfléchirait à la mise en place d'une procédure dérogatoire autorisant les personnes vaccinées avec les sérums russes et chinois, à pénétrer dans un ERP pour des raisons professionnelles. Avant de trancher, le gouvernement souhaiterait néanmoins attendre l’avis du conseil scientifique, qui selon le quotidien régional, devrait se prononcer prochainement sur la question. Si celui-ci venait à émettre un avis favorable, les sportifs vaccinés avec le vaccin russe ou chinois pourraient être autorisés à participer à des compétitions en France, sous certaines conditions, telle que la pratique régulière de tests.
Le 20 janvier, une nouvelle étude comparative réalisée en Italie et financée par le Fonds d'investissement direct russe (RDIF) – qui a financé le développement du vaccin russe – a conclu à une plus grande efficacité du Spoutnik V contre Omicron que celle du vaccin Pfizer. L'étude rappelle au passage qu'un essai mené en Argentine a démontré que le vaccin à dose unique Spoutnik Light, utilisé en dose de rappel combiné avec des vaccins AstraZeneca, Sinopharm, Moderna ou Cansino, produisait une «réponse plus forte des anticorps et des lymphocytes T par rapport à un régime homologue [deux injections du même vaccin]». Publiée en décembre dernier, une autre étude menée par l'institut russe de recherche Gamaleïa avait conclu à l'efficacité du rappel universel Spoutnik Light contre Omicron.
Alors que Spoutnik V fut le premier vaccin enregistré au monde basé sur les vecteurs d’adénovirus humains, le sérum est toujours dans l'attente de son approbation par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) ou l'Agence européenne des médicaments (AEM). Néanmoins, le vaccin russe a déjà été enregistré, sans attendre l'approbation de Bruxelles, par deux pays membres de l'UE (la Hongrie et la Slovaquie) et dans 69 autres pays dans le monde.
Cité par Tass, le directeur de l'OMS en Russie a déclaré le 16 janvier que le RDIF avait soumis toutes les informations requises pour son processus d'approbation et que de nouvelles inspections se tiendront en février.