Vaccinée au Spoutnik V, une joueuse de tennis russe interdite de participer à l'Open d'Australie
Pour pouvoir participer à l'Open d'Australie, les joueurs doivent être vaccinés, mais seulement avec les vaccins approuvés. La joueuse Natalia Vikhlyantseva, vaccinée avec le sérum russe Spoutnik V, est contrainte de tirer un trait sur le tournoi.
La joueuse de tennis Natalia Vikhlyantseva, 24 ans – 54e mondiale à son meilleur classement et actuelle 194e – a annoncé le 20 décembre qu'elle ne pourrait pas participer au premier tournoi du Grand Chelem de la saison en Australie, en janvier prochain.
Les joueurs, le personnel et les spectateurs doivent être entièrement vaccinés pour assister et participer à l'Open d'Australie, à moins qu'ils ne bénéficient d'une rare exemption médicale. Natalia Vikhlyantseva est pourtant bel et bien vaccinée, mais elle a opté pour le vaccin russe Spoutnik V. Or ce sérum ne figure pas sur la liste des vaccins approuvés par le gouvernement (Pfizer, Moderna, Astrazeneca, Janssen). Le Spoutnik V n'est pas davantage sur la liste des quatre autres vaccins ajoutés pour l'occasion, qui comprend Sinovac, AstraZeneca (Serum Institute of India), Sinopharm China et Bharat Biotech, selon les informations du journal spécialisé L'Equipe.
«Je suis vraiment heureuse du niveau de tennis que j'ai montré lors des derniers événements et je souhaite jouer en Australie mais Spoutnik n'a pas encore vérifié. Bonne chance à tous les participants et à l'équipe de l'Open d'Australie, qui a toujours organisé des événements exceptionnels», a commenté sur Twitter Natalia Vikhlyantseva.
Unfortunately, I will not participate in this year AO event. I’m really happy with a level of tennis I showed on a last few events and I wish to play in 🇦🇺 but Sputnik is not verified yet. Good luck for all participants and AO team, who always made amazing events!🎾🦘 pic.twitter.com/l2UDmUmSF8
— Nata Vikhlyantseva (@NVikhlyantseva) December 20, 2021
L'Open d'Australie sera la première compétition de tennis de l'histoire à rendre la vaccination obligatoire pour pouvoir jouer. Une décision qui suscite une intense controverse depuis des semaines.
Opposée aux mesures restrictives en vigueur dans le pays, la joueuse hongroise Timea Babos a ainsi fait savoir qu'elle ne participerait pas à la compétition. Quelques jours plus tôt, le Français Pierre-Hugues Herbert, 8e mondial en double, a expliqué qu'il ne serait pas de la partie non plus, affichant son choix de ne pas se faire vacciner contre le Covid-19.
La participation du numéro un mondial Novak Djokovic, qui refuse de révéler son statut vaccinal et défend la liberté de choix sur la question, est quant à elle toujours très incertaine. A contrario, l'espagnol Rafael Nadal ou la britannique Emma Raducanu, vaccinés, étaient censés pouvoir prendre part au tournoi. Mais ils viennent d'être testés positifs au Covid-19, et leur participation est donc remise de fait en question.
La balance bénéfice/risque est au cœur de la réflexion de certains sportifs de haut niveau, pour qui le Covid-19 présente peu de risque, alors que les effets secondaires du vaccin peuvent mettre leur saison – voire leur carrière – en péril. Dans le monde du tennis, l'exemple de Jeremy Chardy, qui a annoncé suspendre sa saison en raison de réactions au vaccin contre le Covid-19, n'est ainsi probablement pas passé inaperçu.