«Les chômeurs sont-ils responsables de leur situation ?»: un sondage et un édito créent la polémique
Un sondage assure que «43 % des Français estiment que les demandeurs d'emploi sont responsables de leur situation». L'éditorialiste Fred Hermel a constaté que beaucoup de jeunes étaient «inemployables». Les réseaux sociaux dénoncent ce propos.
Une étude de l'Institut Elabe sur le ressenti des Français sur les chômeurs – notamment reprise par Les Echos le 21 décembre – a fait réagir médiatiquement et a entraîné par effet de boule de neige des sursauts d'humeur sur les réseaux sociaux.
Ils ne savent pas se lever à 7 [ou] 8 heures du matin, ne savent pas arriver à l'heure au travail
Sur la base de ce sondage qui avance que «43 % des Français estiment que les demandeurs d'emploi sont responsables de leur situation», l'éditorialiste Fred Hermel a fait une analyse le 22 décembre sur RMC qui a ensuite provoqué des controverses sur Internet.
Il a ainsi déclaré qu'il y avait «des gens qui étaient totalement désocialisés par rapport au travail», c'est-à-dire «inemployables», notamment, selon lui, chez les jeunes. «Ils ne savent pas se lever à 7 [ou] 8 heures du matin, ne savent pas arriver à l'heure au travail», a-t-il ajouté.
Précisant sa pensée, Fred Hermel a calculé ce nombre à des «centaines de milliers de personnes». «Ce sont aussi des gens qui n'ont jamais vu leurs parents travailler [...] qui ne savent pas s'habiller, [...] être propres, [ni] remplir une petite feuille – je parle même pas d'un CV – il y a des gens qui ne savent rien faire», a-t-il poursuivi.
Légèrement coupé par un chroniqueur qui l'a interpellé en considérant que c'était donc «logique» que 43% des interrogés jugent les chômeurs comme responsables de leur situation, Fred Hermel nuance : «C'est un peu plus compliqué que cela.»
Très vite, ces propos ont provoqué de nombreuses réactions indignées. Le mélenchoniste Thomas Portes note qu'il n'y a «aucune statistique, aucune donnée [...] simple[ment] la haine d’un ex-journaliste sportif réactionnaire désormais porte-voix de l’extrême droite». «Ces propos sont minables», a-t-il poursuivi dans un tweet.
Aucune statistique, aucune donnée simple la haine d’un ex journaliste sportif réactionnaire désormais porte voix de l’extrême droite. Ces propos sont minables. https://t.co/xcBF26KJDl
— Thomas Portes (@Portes_Thomas) December 22, 2021
Le candidat à la présidentielle de gauche «révolutionnaire» Anasse Kazib trouve «dingue tous ces journalistes foot tapi[s] dans l’ombre toutes ces années quand ils parlent de Zizou et Mbappé, mais qui sont en réalité des gros gros réacs et même plus, Hermel, Riolo, Mènes, Estelle Denis…».
C’est dingue tous ces journalistes foot tapie dans l’ombre toutes ces années quand ils parlent de Zizou et Mbappé, mais qui sont en réalité des gros gros reacs et même plus, Hermel, Riolo, Mènes, Estelle Denis … https://t.co/3gY195cvEX
— Anasse Kazib (@AnasseKazib) December 22, 2021
Chez les journalistes également, les réactions étaient vives, à l'instar de Jean-Michel Aphatie : «On peut se demander parfois comment la beaufitude, une forme artistique quand elle atteint ce niveau, parvient à se frayer un chemin jusqu’à trouver un micro sur son chemin ? Un mystère. Etonnant, non ?»
On peut se demander parfois comment la beaufitude, une forme artistique quand elle atteint ce niveau, parvient à se frayer un chemin jusqu’à trouver un micro sur son chemin? Un mystère. Étonnant, non? https://t.co/0zi5rhhXyV
— jean-michel aphatie (@jmaphatie) December 22, 2021
Le journaliste de Sud Radio Alexandre Priam conteste également : «En tant que journaliste, Fred Hermel, vous êtes bien sûr en mesure de citer vos sources, j'imagine ? Ce serait dommage que votre déclaration soit fausse en plus d’être ignoble.»
D'autres émissions ont repris ce sondage, entraînant parfois des clashs à l'antenne comme entre les journaliste de RMC Daniel Riolo et le syndicaliste CGT Benjamin Amar.