Zemmour, à la fois «Nosferatu», «Goebbels» et «Gargamel», selon le sociologue Ahmed Boubeker

Zemmour, à la fois «Nosferatu», «Goebbels» et «Gargamel», selon le sociologue Ahmed Boubeker© SEBASTIEN BOZON Source: AFP
Eric Zemmour, à Husseren-les-Chateaux (Haut-Rhin), le 18 décembre 2021 (image d'illustration).
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Dans un entretien paru sur le site Oumma, un sociologue n'a pas hésité à comparer Eric Zemmour au célèbre vampire, au ministre de la propagande du IIIe Reich et au sorcier adversaire des Schtroumpfs. Le candidat aurait «quelque chose de monstrueux».

Dans un entretien paru le 20 décembre sur le site Oumma, qui se revendique comme relayant des informations «d'un point de vue musulman», Ahmed Boubeker, sociologue à l’université de Saint-Etienne (Loire) et auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l'immigration (dont Le Grand repli), a analysé le phénomène Zemmour en recourant à des comparaisons pour le moins osées.

Interrogé sur la candidature du polémiste à l'élection présidentielle et sur son impact dans l'opinion publique, Ahmed Boubeker a d'abord répondu que «ce triste personnage» lui faisait penser à la célèbre formule de Bertolt Brecht selon laquelle : «Il est toujours fécond le ventre qui enfanta la bête immonde.»

Avant d'enchaîner en estimant qu'Eric Zemmour «a quelque chose de monstrueux, entre Nosferatu le Vampire, Goebbels le ministre de la propagande nazie, Gargamel le sorcier ennemi juré des Schtroumpfs et le Golem de la légende juive, cette créature de terre glaise, animée par la magie des mots, qui finit par se retourner contre son créateur». 

Ahmed Boubeker a également qualifié le candidat de «pseudo-intello médiatique», qui «n’a jamais rien fait d’autre qu’agiter les formules toutes faites, qui enferment l’immigration postcoloniale dans le carcan des préjugés et le piège des mots». Selon lui, Eric Zemmour appartiendrait à la catégorie des «apprentis sorciers qui appellent à l’existence les phénomènes qu’ils évoquent», maniant une «magie du verbe» pour tenter d’imposer une certaine vision du monde, «plus précisément une division entre ceux qui auraient le plein droit de faire partie de notre communauté politique et les autres».

Jugeant légitime de «s’alarmer de l’impact du discours de Zemmour sur l’opinion publique», le sociologue a estimé que la théorie du «grand remplacement» était une «ineptie», en accusant «l’Etat et non pas la société française» d'être responsable de cette dérive. Et d'ajouter que «Zemmour est un enragé du républicanisme, un enfant de l’Etat qui surfe sur les contradictions de notre modèle d’intégration [...], d’autant plus radicalisé qu’il est lui-même issu de la diversité».

Ahmed Boubeker tance «certaines élites politico-intello-médiatiques»

Faisant référence aux origines du candidat de la droite radicale, Ahmed Boubeker a rappelé que Zemmour signifiait «olive» en berbère. Symbole de paix, le fruit a cependant «un goût des plus amers avant d’être confit», a noté le sociologue ajoutant que «c’est franchement une confiture qui pue la moisissure que cette mixture de zouaves, identitaires, lepénistes dissidents et autres illuminés du Puy du Fou qui se retrouvent dans la génération Z et les soutiens du polémiste, sauveur de la vieille France des "chevaliers et des gentes dames"».

Interrogé sur le risque de voir l’islamophobie atteindre son paroxysme à l'occasion de l'élection présidentielle, le professeur de sociologie a estimé que les amalgames entre islam et terrorisme, ainsi que la polémique sur l’islamo-gauchisme, participaient à la «construction d’un problème musulman», avançant que «si les musulmans ont effectivement des tas de problèmes très concrets (la précarité de l’islam de France n’étant pas le moindre…), leur principal problème, c’est précisément d’être perçus comme un problème». Il a également affirmé que «le monde entier [...] s’étonne de la virulence du débat public français sur l’islam depuis plus de 20 ans», mettant en cause «les obsessions de certaines élites politico-intello-médiatiques». 

Selon Ahmed Boubeker, la montée de l’islamophobie est un «psychodrame» qui découle de la présence de plus en plus visible des héritiers de l’immigration postcoloniale dans la société française, qui n'acceptent plus de «raser les murs». Ce qui n'aurait rien à voir avec un supposé «grand remplacement», mais correspondrait simplement à «une revendication légitime de l’égalité des droits face à l’épreuve des discriminations».

Il s'est également alarmé de l'instrumentalisation du droit pour construire le «problème musulman», évoquant la loi sur le «séparatisme» adoptée en juillet 2021. Y voyant une dérive synonyme de «la reconstruction postcoloniale de l’étranger», le sociologue a conclu : «Même Le Pen père n’en aurait pas espéré autant dans ses rêves les plus fous».

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