Darmanin «engage» une procédure de dissolution contre le groupe nationaliste Les Zouaves
- Avec AFP
Gérald Darmanin a annoncé le 12 décembre avoir «engagé» une procédure de dissolution à l'encontre du groupe nationaliste Les Zouaves, soupçonné d'être impliqué dans des violences survenues durant le meeting d'Eric Zemmour à Villepinte.
Gérald Darmanin a annoncé le 12 décembre avoir engagé une procédure de dissolution du groupe nationaliste Les Zouaves, soupçonné d'être impliqué dans les violences ayant émaillé le meeting d'Eric Zemmour à Villepinte le 5 décembre.
Invité de l'émission le Grand Jury sur RTL, le ministre de l'Intérieur a annoncé avoir «engagé la procédure de dissolution de ce groupement de fait que sont les Zouaves» précisant qu'il s'agissait d'un groupe de personnes venant soit du GUD (ancien syndicat étudiant nationaliste) soit de l’Action française, «c’est-à-dire de mouvements "d'ultra-droite" bien connus».
«Nous avons enclenché cette procédure, il y aura un contradictoire comme à chaque fois que j’ai fait cela, je l’ai fait pour Génération identitaire», a rappelé Gérald Darmanin. Et de poursuivre : «Si le contradictoire nous donne raison, en tout cas si nous pensons que nous avons raison, nous irons dissoudre ce groupement de fait en Conseil des ministres et le Conseil d’Etat, une nouvelle fois je l’espère, nous donnera raison.»
Le 5 décembre, lors du premier meeting de campagne du candidat Eric Zemmour à Villepinte, plusieurs militants de SOS Racisme, qui avaient exhibé des T-shirts «Non au racisme», avaient été agressés à coups de poings et de jets de chaises par des soutiens du polémiste. Une cinquantaine de personnes, identifiées par les forces de l’ordre comme appartenant aux Zouaves, ont pris la pose à la sortie du meeting pour une photo, en scandant «On est chez nous», selon une journaliste de l'AFP.
«Un des agresseurs est une personne qui est membre des Zouaves Paris […]. Il a été reconnu par une personne de la sphère militante», a déclaré à l'AFP le président de SOS Racisme Dominique Sopo. Le groupe a également été mis en cause dans des violences commises lors des manifestations des Gilets jaunes le 1er décembre 2018 à Paris et dans l'attaque d'un bar de la mouvance antifasciste dans le quartier de Ménilmontant en juin 2020.
Le gouvernement multiplie les procédures de dissolution
Le 17 novembre, Gérald Darmanin avait fait savoir que le Conseil des ministres avait entériné un décret de dissolution du groupe identitaire angevin l'Alvarium, notamment accusé d'appeler à «la violence et à la discrimination». Le 3 mars, le groupe Génération identitaire s'était vu adressée une notification de dissolution par le gouvernement.
Gérald Darmanin a d'ailleurs profité de l'annonce de l'ouverture d'une procédure de dissolution à l'encontre des Zouaves, pour rappeler les dissolutions prononcées contre «les groupuscules islamistes», citant le CCIF, BarakaCity et le collectif Cheikh Yassine, dans le sillage de l'assassinat de Samuel Paty en octobre 2020.