Le gouvernement dissout le CCIF accusé de faire de la «propagande islamiste»

Le gouvernement dissout le CCIF accusé de faire de la «propagande islamiste»© Ludovic Marin Source: AFP
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, à la sortie du Conseil des ministres le 2 novembre
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Le conseil des ministres a annoncé la dissolution du CCIF à l'issue de sa séance, même si le collectif avait pris les devants et s'était «auto-dissous» précédemment, exportant son activité à l'étranger.

Le gouvernement a dissous le 2 décembre en Conseil des ministres le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), accusé de faire de la «propagande islamiste», a annoncé Gérald Darmanin. Le 27 novembre dernier, le collectif avait décidé de prendre les devants en annonçant s'être «auto-dissous». Il avait déjà redéployé peu auparavant ses activités et son siège à l'étranger.

Le ministre de l'Intérieur a fait valoir dans un tweet que «depuis plusieurs années, le CCIF a conduit avec constance une action de propagande islamiste».

«Nous ne pouvons accepter une dissolution de façade et nous devons donc mettre un point final à cette action», a déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal au sujet de l'auto-dissolution du CCIF. «Sa propagande et son action pouvaient continuer et certains persistaient à s'en réclamer», a-t-il ajouté, fustigeant une association qui a «dévoyé un combat noble et nécessaire» et «prêté le flanc à toutes sortes de dérives et d'idéologies antirépublicaines». 

Nous ne pouvons accepter une dissolution de façade et nous devons donc mettre un point final à cette action

Une dissolution globalement saluée

La dissolution a suscité des réactions diverses dans le monde politique et parmi les journalistes. Ainsi, l'ancien Premier ministre socialiste Manuel Valls a salué «une bonne nouvelle et le fruit d'une action déterminée».

Le député européen Rassemblement national Nicolas Bay a pour sa part appelé à aller plus loin en demandant la dissolution de l'association «"Musulmans de France", ex-UOIF, qui partage les mêmes fréquentions scandaleuses (Hani Ramadan, Qaradawi) que le CCIF». Un avis partagé par le cadre de la même formation Julien Odoul. 

«Après tant d’assassinats, il aura fallu la décapitation du professeur Paty pour que le CCIF soit enfin dissous», a déclaré l'essayiste et auteur Céline Pina, tout en regrettant «le temps perdu».

La journaliste Aude Lancelin a dénoncé pour sa part «un acte grave, qui porte atteinte à la cohésion nationale» avant de pointer «une espèce de pétainisme à col blanc».

Une décision prise à la suite de la mort de Samuel Paty

La dissolution du CCIF avait été annoncée par le gouvernement dans la foulée de la décapitation, le 16 octobre, de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines).

Lors de la notification du projet de dissolution, le CCIF avait reproché au ministre de l'Intérieur d'avoir «cédé aux appels de l'extrême droite» et assuré qu'il continuerait «à apporter son assistance juridique aux personnes victimes d'islamophobie et informera[it] les instances internationales de l'état d'avancement de la lutte contre les discriminations et pour l'égalité en France».

Une mission sera confiée par le ministre de l'Intérieur à un parlementaire sur le renforcement de la lutte contre les discriminations du fait de la religion

«Une mission sera confiée par le ministre de l'Intérieur à un parlementaire sur le renforcement de la lutte contre les discriminations du fait de la religion», a assuré Gabriel Attal. 

Depuis octobre, deux structures ont déjà fait l'objet de dissolution en Conseil des ministres pour des motifs semblables. Il s'agit de BarakaCity, accusée de «propager des idées prônant l'islam radical», et du collectif «Cheik Yassine» dont le président, Abdelhakim Sefrioui, a été mis en examen dans l'attentat de Conflans pour «complicité d'attentat terroriste».

Les responsables de BarakaCity et son fondateur, Driss Yemmou, dit Idriss Sihamedi, ont demandé «l'asile politique» au président turc, Recep Tayyip Erdogan. Le gouvernement a également ordonné la fermeture administrative pour six mois de la mosquée de Pantin, au motif qu'elle avait relayé une vidéo dénonçant le cours de Samuel Paty sur la liberté d'expression au cours duquel le professeur d'histoire avait montré des caricatures de Mahomet. Le Conseil d'Etat a confirmé la dissolution de BarakaCity et la fermeture de la mosquée de Pantin.

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