«Grand remplacement» et «grand déclassement» : Eric Zemmour s'adresse aux Gilets jaunes (VIDEO)
Alors qu'il enchaîne les interventions dans le cadre de ses multiples déplacements en France, l'écrivain polémiste a publié sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle il a souhaité s'adresser plus spécifiquement aux Gilets jaunes.
Dans une vidéo d'une dizaine de minutes mise en ligne le 17 novembre – date anniversaire du premier acte de la mobilisation nationale des Gilets jaunes –, Eric Zemmour s'est adressé à celles et ceux qui revendiquent une appartenance au mouvement citoyen, en s'efforçant d'orienter leur attention sur l'origine qu'il attribue à cette fronde historique, pour laquelle il assure par ailleurs avoir des réponses politiques.
Après quelques commentaires sur les éléments précurseurs à la crise sociale de fin 2018, le polémiste fait part de son analyse des causes profondes du mouvement qui, selon lui, résident dans «la désindustrialisation de la France» et dans «l'immigration de masse». Sur le premier volet, Eric Zemmour décrit un processus ayant engendré des millions de suppressions d'emplois dans certains secteurs et la reconversion de nombreux salariés vers le tertiaire.
Concernant le second thème qu'il aborde, l'auteur de La France n'a pas dit son dernier mot (septembre 2021, Rubempré), fustige un phénomène par lequel les classes moyennes françaises seraient selon lui progressivement chassées des métropoles par «des vagues migratoires venues du sud» qu'il accuse notamment d'avoir «imposé un mode de vie islamique» dans certains quartiers, pour lesquels il déplore également les violences liées aux caïds de la drogue.
«Grand remplacement» et «grand déclassement»
Evoquant les raisons qui, selon lui, auraient poussé nombre de Français à s'éloigner des métropoles, Eric Zemmour oppose les modes de vie ruraux et urbains. «Les Français [éloignés des grandes villes] n'ont pas le mode de vie des gens des métropoles qui peuvent [composer] entre les transports en commun, la trottinette [ou encore] le vélo ; la voiture est un élément vital pour eux», énonce-t-il ainsi en référence au projet du gouvernement, fin 2018, d'augmenter les taxes sur le carburant, une mesure qui a mis le feu aux poudres favorisé l'émergence du mouvement des Gilets jaunes. Et l'écrivain polémiste d'en profiter pour énoncer des propositions qu'il juge favorables aux automobilistes, comme par exemple la suppression du permis à point, ou encore le rétablissement de l'ancienne limitation de vitesse à 80km/h sur les routes nationales.
«Notre problème est à la fois un problème de grand déclassement social et de grand remplacement», conclut celui qui n'a toujours pas officialisé sa candidature à l'élection présidentielle mais qui explique avoir des solutions face aux phénomènes qu'il dénonce. «Je propose que la solidarité nationale soit réservée aux nationaux, qu'elle ne soit plus distribuée comme ça au monde entier», déclare-t-il, entre autres, en évoquant une réforme qui pourrait selon lui permettre d'«économiser au moins 20 milliards d'euros».
Une attention politique qui fait réagir
L'attention politique qu'a souhaité accorder Eric Zemmour aux Gilets jaunes à l'occasion du troisième anniversaire de leur mobilisation a rapidement provoqué de nombreuses réactions. «Zemmour qui fait une vidéo sur le mouvement des Gilets jaunes, occultant sa réelle origine d'une part et lui trouvant un lien avec l'immigration pour servir sa "campagne"», a par exemple commenté Priscillia Ludosky, une des figures médiatisées de la mobilisation. «Je suis de tous les combats avec les Gilets jaunes depuis 3 ans et aujourd’hui j’apprends qu’ils vivent dans la France périphérique "à cause de l’immigration et de l’islamisation". Bah, on nous dit rien aussi. On en apprend tous les jours, hein», a de son côté ironisé l'ex-patron de Sud Radio, Didier Maïsto, qui a régulièrement revendiqué sa proximité avec le mouvement citoyen.
Cette vidéo est publiée simultanément aux multiples déplacements d'Eric Zemmour en France. Dans certaines villes, la venue de l'écrivain a suscité des tensions. Son arrivée à Vannes fin octobre avait été tout simplement annulée, tandis qu'une contre-manifestation avait été organisée à Nantes à l'occasion d'une réunion tenue le 30 octobre par le polémiste, débouchant sur des affrontements avec les forces de l'ordre.