Deux-Sèvres : heurts avec la police lors d'une manifestation contre des projets de «méga-bassines»
- Avec AFP
Entre 1 500 et 2 000 opposants aux «méga-bassines» ont manifesté contre un projet de réserves d'eau destinées à l'irrigation à Mauzé-sur-le-Mignon. Une mobilisation qui a débuté dans le calme avant de connaître quelques incidents, selon l'AFP.
Des incidents à la manifestation d'opposants aux «méga-bassines» d'irrigation ont eu lieu le 6 novembre à Mauzé-sur-le-Mignon dans le département des Deux-Sèvres.
Plusieurs millliers de personnes ont manifesté contre les « mega bassines » à Mauzé-sur-le-Mignon (Deux-Sèvres). Malgré les barrages des gendarmes (et qqes tirs de lacrymogènes), ils ont rejoint 1 de ces bassines. Pour dénoncer l’usage de ces retenues par l’agriculture intensive pic.twitter.com/v66MGwA8fH
— Rémi Barroux (@remibx) November 6, 2021
Entre 1 500 et 2 000 manifestants emmenés par le collectif Bassines Non Merci, la Confédération paysanne et les Soulèvements de la Terre, entendaient dénoncer «l'accaparement et la privatisation de l'eau» au profit d'une minorité d'agriculteurs.
Ils réclament «l'arrêt immédiat» du chantier à Mauzé-sur-le-Mignon où est creusée la première des 16 «bassines» prévues sur le bassin de la Sèvre niortaise, en majorité dans les Deux-Sèvres. «En ce jour de COP 26, nous démontrons que notre combat est juste», a déclaré Julien Le Guet, porte-parole de Bassines Non Merci.
D'abord calme et festive, la manifestation a toutefois été émaillée par des heurts, la préfecture condamnant des «actes violents» de manifestants «sur les forces de l’ordre, afin de contourner» les barrages mis en place, occasionnant «trois blessés chez les gendarmes», selon un communiqué.
Les gendarmes ont fait usage de gaz lacrymogènes pour repousser des manifestants qui avaient envahi une voie ferrée et jetaient des pierres, selon un correspondant de l'AFP.
La préfecture a par ailleurs déploré la dégradation d'une réserve d'eau en service à Cramchaban, dans le département voisin de Charente-Maritime. La pompe a été déconnectée et les bâches recouvrant la cuvette retirées, laissant l'eau partir.
Ces réserves qui prennent la forme de cratères recouverts d'une membrane plastifiée doivent être alimentées par les cours d'eau et nappes phréatiques en hiver, et servir l'été à des agriculteurs irrigants quand la ressource manque. Mais dans cette zone du marais poitevin, ces projets attisent les tensions entre leurs partisans et détracteurs depuis des années.
En réponse aux «anti-bassines», 400 agriculteurs s'étaient d'ailleurs rassemblés simultanément sur le chantier à l'appel de la FNSEA, des Jeunes agriculteurs et la Coordination rurale pour «défendre les projets agricoles de bon sens». «Le projet doit aboutir [...] Tout s’est fait dans la légalité [...], la concertation», a soutenu le président de la FNSEA 79, Denis Mousseau.
Mobilisation des #agriculteurs pr la défense des projets agricoles de #territoire sur le site de la réserve de Mauzé-sur-le-Mignon: #souverainetéalimentaire#eau#agriculture#emploi@FNSEA_Nlle_Aqui@FNSEA79@FNSEApic.twitter.com/XqeeknlcVt
— Isabelle CAUMET (@IsabelleCaumet) November 6, 2021
Les tracteurs des «pro» et «antis» avaient convergé dès le matin vers la petite commune de 2 800 habitants quadrillée par un important dispositif de sécurité. Une mobilisation d'opposants à Mauzé, en marge du congrès de la FNSEA le 22 septembre, avait déjà connu quelques moments de tension.