Entre soutien et dénonciation, l'action d'Attac contre la Samaritaine divise la classe politique

Entre soutien et dénonciation, l'action d'Attac contre la Samaritaine divise la classe politique© Charles Baudry
Un militant d'Attac tague la façade de la Samaritaine à Paris, le 3 juillet 2021.
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Pour dénoncer l’enrichissement des plus riches et l’évasion fiscale, des membres de l'organisation altermondialiste Attac ont notamment tagué la façade de la Samaritaine. Une action diversement accueillie au sein de la classe politique.

Le 3 juillet, des membres de l'organisation altermondialiste Attac ont souhaité dénoncer les profits réalisés par le milliardaire Bernard Arnault lors d'une action menée devant La Samaritaine à Paris. Les militants ont tagué la façade de l'enseigne et repeint quelques vitrines dans le cadre d'une campagne intitulée : «Faisons payer les profiteurs de la crise».

Ces tags et banderoles ont créé de vives divisions au sein de la classe politique française, certains dénonçant les agissements de l'association, tandis que d'autres apportaient leur soutien à cette action symbolique qui rappelle le problème de l'évasion fiscale en France.

Des ténors de LFI et du NPA soutiennent l'action

Parmi les soutiens, plusieurs ténors du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) et de La France insoumise (LFI) se sont exprimés sur Twitter les 3 et 4 juillet ont salué cette action diligentée par Attac.

Pour l'ancien candidat à la présidentielle de 2017 et membre du NPA Philippe Poutou, l'association Attac et sa porte-parole Aurélie Trouvé ont «bien raison de dénoncer le scandale de l’évasion fiscale, même si ça ne plaît pas aux patrons voleurs et à leurs amis du gouvernement et de la mairie de Paris !»

Même son de cloche du côté du porte-parole du NPA, Olivier Besancenot, qui a estimé que l'association et sa porte-parole étaient les «cibles d'une indigne campagne pour avoir "osé" dénoncer le scandale de l'évasion fiscale !».

Du côté de LFI, le député de la 1re circonscription de la Seine-Saint-Denis Eric Coquerel a rappelé sur Twitter que cette «action symbolique à la gouache sur La Samaritaine pour dénoncer l’enrichissement des milliardaires c’est du vandalisme pour Anne Hidalgo». «Par contre son autorisation de privatiser des monuments par des pubs géantes c’est sûrement de l’art», a-t-il ironisé.

Le député de la première circonscription du Nord et coordinateur de LFI Adrien Quatennens s'est lui aussi exprimé sur Twitter : «À la queue leu leu avec les macronistes Aurore Bergé, Bruno Questel, Anne Hidalgo [qui] s’indignent de l’action symbolique d’Attac à La Samaritaine. Si un peu de peinture c’est du "vandalisme", beaucoup d’évasion fiscale c’est quoi ?», s'est-il demandé.

Des figures de LREM, du PS et de la droite s'indignent 

A contrario, plusieurs élus de droite, du Parti socialiste ou encore de LREM ont exprimé leur désapprobation. La présidente fraîchement réélue de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, a déclaré dans un tweet publié le 3 juillet que ce n’était pas «en attaquant nos champions nationaux, créateurs d’emplois et moteurs de l’attractivité dans le territoire, que nous aurons plus de justice sociale». «Pour financer la solidarité il faut d’abord que la France reste un pays de créateurs et d’entrepreneurs», a-t-elle poursuivi.

La maire PS de Paris Anne Hidalgo, a pour sa part dénoncé un «acte de vandalisme» qui ne fait avancer aucune «cause», en soulignant que «la réouverture de la Samaritaine, après quinze ans de travaux, c’est de l’emploi, de l’activité, de l’attractivité et du rayonnement pour Paris et les Parisiens».

Du côté de LREM, le secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Clément Beaune a regretté que «la bêtise [ait] rouvert, elle aussi», dans une référence à la réouverture du magasin.

Même avis chez la députée des Yvelines et présidente du groupe LREM à l'Assemblée nationale, Aurore Bergé, qui a déclaré sur le réseau social à l'oiseau bleu que «3 000 emplois» avaient été créés après les travaux menés par LVMH. Elle a dénoncé une «dégradation» et une «action indécente».

Le 21 juin, Emmanuel Macron s'était rendu avec son épouse à la Samaritaine pour l'inauguration de ce magasin de luxe détenu par le groupe LVMH. Le chef de l'Etat avait été accueilli par les chaleureux applaudissements de centaines de salariés en présence de l'entrepreneur et milliardaire Bernard Arnault.

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