Pour Macron, des «changements anthropologiques» mènent à une société «de plus en plus violente»
En déplacement dans le Lot, le président de la République a estimé que la violence en France était «endémique» et, faisant référence aux réseaux sociaux, que son augmentation n'était «pas séparable des changements anthropologiques que nous vivons».
En déplacement le 3 juin dans le Lot, Emmanuel Macron a déclaré que la violence en France était «endémique» et que la société était «de plus en plus violente». Une aggravation qui n'est, selon lui, «pas séparable des changements anthropologiques que nous vivons», dus notamment à l'influence des réseaux sociaux. Le président de la République a par ailleurs déclaré ne pas être certain d'être en mesure d'être candidat à sa réélection en 2022.
Emmanuel Macron a dit observer «une dégradation très nette» de la situation sécuritaire, analysant que ces changements seraient dus à l'usage croissant des réseaux sociaux. Une interprétation que le chef de l'Etat a explicitée en ces termes : «On vit dans un monde qui n'est pas simplement cette rue où je vois vos visages, où on se parle, où on se respecte. La seconde d'après on va rentrer sur nos réseaux sociaux, où quelqu'un avec un pseudonyme va me dire les pires horreurs, un autre lui répondra.»
La sécurité, un thème-clé de la présidentielle de 2022 ?
Face à ce problème, Emmanuel Macron a déclaré qu'il fallait «redonner des moyens sur le terrain aux forces de police et de sécurité, les aider à mieux s’organiser et aider la justice à pouvoir décider plus vite». Il a cependant estimé qu'«on ne réglera pas tout du jour au lendemain» et que la réponse à l'insécurité était «beaucoup plus complète que celle qu'on peut avoir de très court terme». «La violence dont nous parlons, elle suppose d'avoir une stratégie de mieux accompagner celles et ceux qui souffrent dans leur vie, pour ne pas qu'ils passent à l'acte, ça suppose avoir une stratégie en termes de santé mentale, ça prend beaucoup plus de temps», a-t-il expliqué, en évoquant «un immense travail sur les réseaux [sociaux] et [leur] régulation».
«Ce que notre nation vit, c'est un sentiment d'insécurité [...] on doit lui apporter une réponse à la fois systémique dans nos politiques publiques mais aussi en termes de valeur en termes de de civilisation et de culture», a-t-il encore prôné, en affirmant qu'il «fallait redonner des moyens sur le terrain aux forces de police et de sécurité, les aides à mieux s’organiser et aider la justice à pouvoir décider plus vite».
Emmanuel Macron a également évoqué «l’inquiétude [des citoyens] face au fait migratoire, l’inquiétude culturelle et l’inquiétude liée aux faits divers» qui toutes «correspondent d’un même sentiment» lié au «fait qu’on ne maîtrise plus les choses». Une analyse qui survient alors qu'un sondage Elabe paru le 12 mai a indiqué que la sécurité sera le thème qui comptera le plus dans le choix des électeurs à l’élection présidentielle de 2022.
Peut-être que certaines décisions que je prendrai ne rendront pas possible [ma candidature]
Par ailleurs interrogé le même jour sur sa potentielle candidature à cette élection, Emmanuel Macron a répondu qu'il était «trop tôt pour le dire», faisant part de sa détermination à «faire les choses jusqu'à la fin». Il a par ailleurs déclaré «s'en foutre» d'être qualifié de «président des riches». «Je ne peux pas gérer l’été en pente douce», a-t-il encore expliqué, avant d’ajouter : «Je vais devoir prendre des décisions, qui seront pour certaines, comme la relance, très fortes, d'autres difficiles». Enfin, concernant les interrogation sur sa candidature aux présidentielles : «Tant que ces décisions n'ont pas donné l'orientation générale, je ne peux pas répondre à votre question de manière sincère, parce que peut-être que certaines décisions que je prendrai ne la rendront pas possible».